Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Avertissement aux lecteurs.
Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l'histoire du XXe siècle.
Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l'exigence scientifique et éthique qui s'imposait.
La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l'un des meilleurs traducteurs de l'allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d'historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l'histoire des Juifs.
La rédaction d'Historiciser le mal a été menée dans le cadre d'un partenariat signé par Fayard avec l'Institut d'Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d'historiens allemands.
Historiciser le mal a été rédigé par un comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L'ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l'appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler.
Il n'est pas question, bien évidemment, que la publication d'Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d'extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d'Historiciser le mal.
Pour savoir où l'on va, il est indispensable de comprendre d'où l'on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l'obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C'est le sens de notre démarche d'éditeur.
Nous le savons, la production cinématographique a été intense en Allemagne sous le IIIe Reich. Mais si l'on connaît les films de propagande exaltant l'esprit guerrier (tels Stukas ou Kolberg) ainsi que les incontournables documentaires de Leni Riefenstahl (notamment celui sur les Jeux olympiques de 1936), le cinéma de divertissement est souvent mis de côté, voire totalement ignoré.
C'est pourtant entre 1933 et 1945 que les studios allemands comme la UFA produisent le plus de films (comédies, mélodrames, films d'amour, policiers, etc.) et élèvent nombre d'actrices au rang d'icônes (Zarah Leander, Brigitte Horney, Camilla Horn...). Largement inspirée du modèle hollywoodien, cette industrie est une véritable usine à rêves qui présente alors deux avantages majeurs : d'une part, divertir les citoyens allemands et leur faire oublier la guerre en leur offrant un monde de glamour et de paillettes ; d'autre part, délasser les « grands » - tels Goebbels - qui se consolent facilement dans les bras des actrices...
Pour la première fois, cet ouvrage explore et analyse le star system nazi : le statut particulier et ambigu des comédiennes, leurs carrières étonnantes, leurs vies hors du commun, leurs rapports avec les hauts dignitaires, le rôle qui leur a été dévolu à l'écran... En dévoilant cette face cachée de l'univers national-socialiste, Isabelle Mity revisite de manière originale et inattendue l'histoire de l'Allemagne au XXe siècle.