Epoque contemporaine (depuis 1799)
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La Seconde Guerre mondiale fait son cinéma
Benoît Rondeau
- OUEST FRANCE
- 25 Octobre 2024
- 9782737390654
Benoît Rondeau propose un beau livre qui relie Cinéma et Seconde Guerre mondiale, étant entendu que des incursions sont faites sur le petit écran dont les programmes ont eu une influence sur le cinéma (et inversement). Ce livre est inédit : il s'agit d'aborder le sujet selon le point de vue d'un historien. Comment a-t-on filmé des fictions sur le conflit de 1939-1945, selon la période, selon le pays (la Résistance vue par Hollywood est différente dans un film français réalisé après-guerre, qui présente également un autre regard que celui d'une oeuvre française qui sort sur les écrans dans les années 2000), selon le réalisme, etc., et ce, depuis 1939 jusqu'à nos jours. La question de la censure ou des difficultés de tournage est également abordée. Dans chaque chapitre on découvre la représentation des différents fronts ou personnages au fil du temps. Pour la guerre du Pacifique, il y a par exemple une grande évolution entre « Iwo Jima » avec John Wayne et « Lettres d'Iwo Jima » de Clint Eastwood. Les oeuvres majeures du cinéma français et étranger sont abordées (par exemple « Le Silence de la Mer » ou encore « Le Vieux Fusil ») et on verra comment elles ont érigé en mythe certains événements (certains passages du « Jour le Plus Long » : des lieux comme Pegasus Bridge et Sainte-Mère-Eglise et les légendes qui y sont rattachées ne doivent-ils pas leur postérité à cette oeuvre ?) ou certains personnages (« Patton »). L'auteur montre également quels aspects de la guerre sont traités en fonction des pays des studios et des réalisateurs : il est beaucoup question de Résistance et d'Occupation en France, El Alamein intéresse surtout les Italiens, le Débarquement plus les Américains que les Anglais, ces derniers s'attachant à des combats qui mettent leurs armées en valeur (« Coulez le Bismarck », « La bataille d'Angleterre », « Les héros du Télémark »). On passe d'oeuvres dithyrambiques, nationalistes, héroïques, à des films de plus en plus critiques et réalistes, bien qu'aucun des différents genres (du comique à l'action) n'ait complétement disparu.
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L'enquête infinie : Une autre histoire du XXe siècle
Pacôme Thiellement
- Alpha
- Philosophie
- 20 Mars 2024
- 9782383881018
Le petit Grégory, Alfred Jarry, Jack l'Éventreur, Ronald Reagan, David Bowie, Saddam Hussein, Edgar Allan Poe, Christine Chubbuck, Nicolas Sarkozy, Vincent Van Gogh, Mouammar Kadhafi, Martin Shkreli, Philip K. Dick, Nelson Mandela, Léona Delcourt, Otis Redding ou André Breton, qu'ont-ilsen commun ces individus hantant le XX e siècle comme s'il était un théâtre grinçant ? Sans eux, l'histoire de ce siècle - notre histoire - serait incompréhensible. Car il y a les récits de manuels, avec ses grands hommes et ses grands événements. Et puis il y a le reste - les légendes dont est tissée la réalité, et qu'on ne peut raconter qu'au coin du feu ou dans l'ombre d'une porte, de peur de passer pour fou. Pacôme Thiellement n'a pas peur de la folie. Et lorsqu'il choisit de raconter " son " XX e siècle, c'est à travers le plus étonnant des réseaux de correspondance, où la poésie fait écho au fait divers, les stars médiatiques à d'obscures préoccupations mystiques et les nobles déclarations politiques aux tentatives incessantes de rendre la vie des humains impossible. Qu'y a-t-il donc de commun entre toutes ces figures ? Elles firent de la question " Qu'est-ce que vivre ? " celle du siècle dernier.
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Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Avertissement aux lecteurs.
Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l'histoire du XXe siècle.
Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l'exigence scientifique et éthique qui s'imposait.
La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l'un des meilleurs traducteurs de l'allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d'historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l'histoire des Juifs.
La rédaction d'Historiciser le mal a été menée dans le cadre d'un partenariat signé par Fayard avec l'Institut d'Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d'historiens allemands.
Historiciser le mal a été rédigé par un comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L'ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l'appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler.
Il n'est pas question, bien évidemment, que la publication d'Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d'extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d'Historiciser le mal.
Pour savoir où l'on va, il est indispensable de comprendre d'où l'on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l'obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C'est le sens de notre démarche d'éditeur. -
Les actrices du IIIe Reich : splendeurs et misères des icones du Hollywood nazi
Isabelle Mity
- Perrin
- 25 Mai 2022
- 9782262080563
Nous le savons, la production cinématographique a été intense en Allemagne sous le IIIe Reich. Mais si l'on connaît les films de propagande exaltant l'esprit guerrier (tels Stukas ou Kolberg) ainsi que les incontournables documentaires de Leni Riefenstahl (notamment celui sur les Jeux olympiques de 1936), le cinéma de divertissement est souvent mis de côté, voire totalement ignoré.
C'est pourtant entre 1933 et 1945 que les studios allemands comme la UFA produisent le plus de films (comédies, mélodrames, films d'amour, policiers, etc.) et élèvent nombre d'actrices au rang d'icônes (Zarah Leander, Brigitte Horney, Camilla Horn...). Largement inspirée du modèle hollywoodien, cette industrie est une véritable usine à rêves qui présente alors deux avantages majeurs : d'une part, divertir les citoyens allemands et leur faire oublier la guerre en leur offrant un monde de glamour et de paillettes ; d'autre part, délasser les « grands » - tels Goebbels - qui se consolent facilement dans les bras des actrices...
Pour la première fois, cet ouvrage explore et analyse le star system nazi : le statut particulier et ambigu des comédiennes, leurs carrières étonnantes, leurs vies hors du commun, leurs rapports avec les hauts dignitaires, le rôle qui leur a été dévolu à l'écran... En dévoilant cette face cachée de l'univers national-socialiste, Isabelle Mity revisite de manière originale et inattendue l'histoire de l'Allemagne au XXe siècle. -
Voyage à Berlin : Danielle Darrieux sous l'Occupation
Jérôme Bimbenet
- Tallandier
- 6 Avril 2023
- 9791021056886
DD ou Danielle Darrieux est la plus grande star française de cinéma de son époque. Elle débute sa carrière à 14 ans en 1931 et tourne plus de cent films jusqu'en 2010, avant de mourir centenaire en 2017.
Le 18 mars 1942, la « fiancée de Paris » monte dans un train surnommé « le train de la honte », à destination de Berlin, afin de promouvoir son film Premier Rendez-vous à la demande de la Continental, une société de production française financée par l'Allemagne nazie. Pourquoi accepter de participer à ce voyage en compagnie d'autres vedettes ? Parce qu'elle est follement amoureuse du plus grand séducteur de son temps, Porfirio Rubirosa. Ce playboy, escroc à ses heures perdues, est un diplomate dominicain proche du dictateur Trujillo. Mais son fiancé, pour des propos anti-allemands, est envoyé dans un camp surveillé à Bad Nauheim. Pour obtenir sa libération, Danielle accepte de rencontrer Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du IIIe Reich.
La paix revenue, Danielle prendra conscience que sa naïveté lui a fait traverser l'Occupation aveuglément : « Nous allions dîner chez Maxim's ou au Ritz. Est-ce qu'il y avait des Allemands en uniforme ? Je ne sais pas et je n'y prêtais pas attention. [...] Les gens murmuraient des horreurs dans mon dos, m'accusant de collaboration. Mon Dieu ! Je n'étais qu'une femme amoureuse. ».
Avec précision et émotion, Jérôme Bimbenet revient sur cet épisode qui jettera une ombre sur cette icône qui a incarné à l'écran la Française idéale, raffinée, joyeuse et énigmatique.