Contient :
- Méditerranée (1963) :
"C'est l'époque où commence le Nouveau Roman. J'y ai plongé et ça a donné Méditerranée. Je me suis dit comme ça, une nuit : tiens, je vais faire le tour de la Méditerranée. C'était pour boucler la boucle. C'est à dire, il y a trente-cinq mille kilomètres et on les fait...". Des temples grecs en ruine, des pyramides d'Egypte, un palais Sicilien, une orange dans un verger, une femme qui boutonne sa tunique, une jeune fille endormie avant une opération : quinze pays, trente cinq mille kilomètres, un film mythique aux origines de notre civilisation et du cinéma.
- Bassae (1964) :
Un temple au coeur du Péloponnèse, d'où le temps nous questionne... "Bassae est le plus beau lieu clos du monde. Quand je suis revenu de mon voyage en Méditerranée, c'est l'endroit qui m'a le plus obsédé. Il fut construit par l'architecte du Parthénon. Je crois que c'est sa dernière oeuvre. Ce qui est particulier c'est sa situation géographique. Est en pleine montagne, loin de la mer, caché dans une cuvette. Il est orienté de façon presqu'opposée aux autres temples et monuments grecs et ne semble dédié à aucune divinité. J'y suis allé souvent, je voulais faire un film sur cet objet ayant perdu toute signification, mais possédant un potentiel mystérieux fantastique..."
Contient :
- L'Ordre (1974) :
De 1904 à 1957, sur l'île de Spinalonga, le gouvernement grec a parqué les lépreux - pour éviter la contagion, disait-il. Là, rien à faire, rien d'autre que d'attendre. Alors, ils forment une société à part, avec ses propres règles, combattent l'injustice, l'arbitraire. Parmi eux, Remoundakis. Avec une force et une intelligence peu communes, il raconte, il dénonce.
- Pour mémoire (La forge) (1978) :
Une forge dans le Perche. Elle s'apprête à fermer. Pollet s'attache à ces gestes bientôt perdus, à ces hommes qui les répètent avec précision, amour, et désespoir. Poème sur la maîtrise du feu, la fin d'un monde (ouvrier) et la perte d'un savoir, Pour mémoire est aussi une réflexion sur le travail et son sens.
Des objets quotidiens filmés dans un paysage provençal, tels que les évoqua Francis Ponge dans ses textes. Peu à peu se dévoile ce « monde muet » qui « est notre seule patrie », s'animent ces « retours de la joie, ces rafraîchissements de la mémoire, des objets de sensations », ce que Ponge appelait ses « raisons de vivre ».
Jean-Daniel Pollet rassemble des extraits de certains de ses précédents films. Sur ces images, il donne la parole à Philippe Sollers et Julia Kristeva qui se livrent à des réflexions sur le temps, le travail, la lumière et le cinéma.
Il habite le monde comme sa maison : immobile. Un grave accident l'a cloué là, en ce point du monde : une maison au milieu d'un grand jardin. Il ne peut plus parcourir le monde : il le contemple depuis sa maison. Il est cinéaste. Il n'a vécu que pour faire des films. Toujours un de plus : envers et contre toutesles circonstances. Il imagine faire un film avec toutes ses images fixes, se ranimant par conjonction, juxtaposition, succession. Il en isolerait, dans le lot innombrable, ce qu'il en faut pour voir s'écouler quatre saisons, jour après jour. Jour après jour serait le titre. Le programme. Le seul scénario. Une année s'y écoulera. Une toute petite année parmi les milliards d'années du monde. Une vie s'y imprimera. Une petite vie parmi les milliards de vies du monde.
Ce DVD contient 2 films de Jean-Daniel Pollet :
- Pour mémoire (La Forge) (1978 - 61') :
Dans le Perche, une fonderie, sorte de "caverne enfumée où pourtant l'homme domine encore la machine", dit Jean-Daniel Pollet en découvrant le lieu de ce film poignant sur la mémoire des gestes, la fin du monde, la trace.
- Les morutiers (1966 - 20') :
La vie à bord d'un bateau de pêcheurs de morue, non loin de l'Arctique. Une expérience de l'eau et de la mer...
Méditerranée (essai - 1963, 44') :
Un film mythique autour de la Méditerranée, un ballet envoutant, l'invention d'un cinéma.
Bassae (essai - 1964, 9') :
Un temple au coeur du Péloponnèse, d'où le temps nous questionne.
L'ordre (essai - 1974, 42') :