Dans les années 1960, Philippe R. Doumic réalise pour Unifrance 15 000 photographies d'actrices et d'acteurs, de techniciens, de réalisateurs, pour promouvoir le jeune cinéma français. Beaucoup de ces étoiles montantes sont devenues des stars (Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo, Brigitte Bardot...) et nombre des images de Philippe Doumic ont depuis fait le tour du monde. Mais le nom du photographe est demeuré dans l'ombre. Cet ouvrage entend rendre hommage à l'homme et à l'oeuvre à travers 200 photographies de personnalités du cinéma, qui saisissent une époque autant que des regards d'une force rare. Il raconte aussi leur histoire et celle d'un homme trop discret, sous la plume d'un témoin unique, sa fille Laurence Doumic-Roux.
Lorsque Takeshi Kitano décroche le Lion d'or à Venise pour Hana-bi en 1997, le public japonais ne peut s'empêcher de penser qu'il vient de gagner à la loterie. Sur l'archipel, le cinéaste est d'abord Beat Takeshi, le saltimbanque du petit écran, capable d'animer jusqu'à huit émissions par semaine, déguisé en geisha ou en porc-épic géant. Mais depuis qu'il a quitté ses études de mécanique pour être comique dans des cabarets de strip-tease, le gosse de Tokyo n'a cessé de choisir seul qui il allait devenir, quitte à prendre tout le monde à contre-pied. Ou plutôt de ne pas choisir, à la fois humoriste le plus outrancier du pays, présentateur foutraque de jeux au succès planétaire, comédien sensible aux côtés de David Bowie dans Furyo et réalisateur de films d'avant-garde. Une improvisation au rythme effréné qui aura fait de lui une légende au pays du Soleil-Levant, avec tout ce que cela comporte de fantasque et de merveilleux.
À Hollywood, elle a révolutionné les codes du glamour. À New York et Paris, ceux du style et de la mode. De Vacances romaines à Diamants sur canapé, en passant par Charade ou My Fair Lady, les chefs-d'oeuvre peuplent la filmographie d'Audrey Hepburn. Pourtant, c'est de son visage et de sa silhouette, d'abord, dont on se souvient. Tous les malheurs du monde et les drames intimes qu'elle a traversés - de son enfance sous la Seconde Guerre mondiale au début des années 90 - semblent s'éclipser derrière ce visage parfait, ce sourire bienveillant, ce regard accueillant, qui semblent dire que rien n'est grave, que tout va bien.
John Cassavetes expose en détail les étapes de réalisation de chacun de ses films, de Shadows à Love Streams, ses influences, ses méthodes et ses rencontres. Le livre alterne ses propos avec ceux de Ray Carney, qui viennent à la fois les resituer, les compléter et parfois les discuter.
Salué à sa sortie aux États-Unis en 2001, Cassavetes par Cassavetes est, selon le cinéaste Harmony Korine, le « meilleur livre jamais écrit sur le cinéma ».
Trois Sissi en trois ans. De quoi propulser cette adolescente au rang d'icône à tout juste 18 ans. D'un internat religieux très strict aux projecteurs, de l'adoration excessive du public à l'indifférence ou l'acharnement, de films kitchs à l'eau de rose au grand cinéma d'auteur des années 70, la vie et la carrière de Romy Schneider sont une succession de grands écarts. Eternelle insatisfaite, elle remet son titre en jeu dans chacun de ses rôles (prostituée, soeur incestueuse, actrice ratée ou femme brisée), dans lesquels elle se jette à corps perdu, quitte à y laisser un peu d'elle-même. La femme et l'actrice se confondent désormais. A tel point que son statut d'icône dépasse aujourd'hui sa seule carrière et vient auréoler sa vie de femme et son destin tragique.
De son apprentissage à ses plus grandes réussites, en passant par ses échecs qu'il expose avec la même humilité et le même humour, William Goldman raconte ici les grandes étapes de sa carrière, film après film. Ce livre s'adresse aux scénaristes débutants ou confirmés, mais aussi à tous ceux qui veulent revivre un certain âge d'or d'Hollywood à travers les yeux d'un de ses plus fins observateurs et découvrir comment naissent les grands films. Goldman nous montre le vrai visage des légendes avec qui il a travaillé, patrons de studio, producteurs, réalisateurs et comédiens, parmi lesquels Laurence Olivier, Paul Newman, Robert Redford, Dustin Hoffman, Susan Sarandon, Michael Douglas, Robin Wright
Un barbu californien qui fait ses courses en robe de chambre, trois bagnards évadés, un coiffeur silencieux, une photographie de femme sur la plage, un bébé sur le toit d'une voiture... Qui peut évoquer les frères Coen sans que surgissent des scènes et des personnages marquants ?
Mais loin de se limiter à sa dimension formelle, l'oeuvre de Joel et Ethan Coen est encore davantage celle de conteurs qui s'emparent, à chaque film, de la culture populaire américaine :
Musique, cinéma, littérature. Dylan, Preston Sturges, Raymond Chandler, comptent parmi les noms que les deux frères emportent dans leur grande traversée des États-Unis. Dans cette nouvelle édition de leur ouvrage paru en 2013, Marc Cerisuelo et Claire Debru les pistent film par film, de Sang pour Sang (1984) à Macbeth (2021), en s'interrogeant sur leur héritage et l'empreinte qu'ils laissent d'ores et déjà dans l'histoire du cinéma.
« Un essai dense et passionné qui, mêlant allégrement la réflexion théorique (Northrop Frye, Stanley Cavell) et la familiarité (la trilogie des péquenauds, le pognon) mime en quelque sorte la «satire» bigarrée des deux frères.» Positif.
C'est un livre sur les actrices, mais pas n'importe lesquelles. On y parle des « actrices sorcières », les bizarres, les méchantes, les trash, les punks, les cool, les marginales. Reliées par leur puissance de feu, toutes ont en commun de sortir du rang en incarnant la possibilité d'une autre voie : Asia Argento et Béatrice Dalle, Margaret Hamilton du Magicien d'Oz, la Catwoman des sixties Eartha Kitt, Sheryl Lee sacrifiée sur l'autel de Twin Peaks, l'anomalie Jennifer Jason Leigh, Jeanne Moreau période fauchée, Rose McGowan avant #MeToo, Tilda Swinton et ses mille visages ou Sean Young, l'androïde grillé de Blade Runner. Voici leurs histoires, intimes et collectives : des trajectoires de femmes qui, dans les films, dans la vie, auront été autre chose que des princesses endormies.
Un classique des livres de cinéma, Faire un film se présente à la fois comme les mémoires de Sidney Lumet et comme un guide possible pour aspirant réalisateur. En 13 chapitres, il décrit minutieusement toutes les étapes de la conception d'un film, de la lecture du scénario jusqu'à la sortie en salles. Pour cela, Lumet s'inspire de sa propre expérience, en nourrissant son propos d'anecdotes liées aux tournages de ses films. Il s'agit avant tout du témoignage d'un cinéaste chevronné qui pousse le lecteur désireux de tourner un film à se poser les bonnes questions, comme par exemple :
Comment choisir un script ? Quelle focale, quel angle de caméra adopter pour telle ou telle scène ?
Sans jargon et avec humour, Faire un film mêle habilement conseils, analyse, récit, descriptions et anecdotes.
Dieu dansant rongé par un feu bouillonnant, flamboyant éloge de l'imperfection, Nicolas Cage s'est construit au long d'un parcours aux stupéfiantes incursions, où se croisent Francis Ford Coppola, David Lynch, Werner Herzog, des clowns, des cafards, des baleines, les Beatles, Elvis Presley et Internet tout entier.
Il fait aujourd'hui à l'écran ce que plus personne n'ose faire : déconcerter, rompre, démolir, prendre des risques, essayer, quitte à perdre et sombrer.
Un véritable monstre de cinéma, dans tous les sens du terme, qui depuis quatre décennies ne poursuit qu'une seule voie : la sienne, envers et contre tout.
Lelo Jimmy Batista est auteur, scénariste et journaliste pour Libération. Dans la collection « Capricci Stories », il a déjà publié Robert Mitchum, l'homme qui n'était pas là.
Ce livre parcourt un demi-siècle de comédie américaine, de DeMille et Chaplin à The Party de Blake Edwards, en passant par Hawks, McCarey, Capra, Cukor, Lubitsch, Sturges, Wilder ou Tashlin. Il fait aussi la part belle aux interprètes et aux scénaristes. En dissociant en un premier temps la comédie du burlesque, Marc Cerisuelo s'attache à l'histoire d'une forme née dans le muet, vite devenue un genre majeur du parlant et dont les métamorphoses n'ont pas cessé depuis les années 1930. Les bouleversements historiques et sociaux ont permis un renouvellement des thèmes mais aussi de la forme elle-même : couleur, esthétique « cartoonesque », burlesque, autant de composantes d'une « seconde » comédie américaine : le genre désormais se conjugue au pluriel.
"La quasi-totalité des productions cinématographiques du monde ont été influencées par les films américains, qui étaient eux-mêmes influencés par les enseignements de Stella Adler. Nous sommes nombreux à l'adorer et nous lui devons beaucoup." Marlon Brando Ce livre nous ouvre la porte de l'école de Stella Adler, actrice et professeure d'art dramatique qui a formé des géants du cinéma, parmi lesquels Marlon Brando, Robert De Niro, Nick Nolte, Warren Beatty... En 22 leçons, elle nous livre les secrets de sa technique et de son art.
Loin d'être un ouvrage théorique, il est conçu à partir d'enregistrements de ses cours et de carnets de notes (réunis par le critique Howard Kissel), et place directement le lecteur sur le banc des apprentis comédiens face à une femme au caractère flamboyant.
Gena Rowlands habite deux mondes : celui des films de John Cassavetes et celui, plus me´connu et presque antagonique, de la te´le´vision ame´ricaine dont elle fut une pre´sence familie`re depuis les anne´es 1950.
Ce livre retrace sa carrie`re, explore son jeu e´bre´che´, raconte une vie d'actrice a` la manie`re d'un roman a` plusieurs strates, celui d'une actrice, d'un couple et de la féminité.
Au fil de cinq saisons pleines de twists, de trahisons et de morts violentes, Walter White - ce bon prof de chimie sans histoires - est devenu le baron de la drogue le plus terrifiant des années 2000, entraînant les spectateurs dans les confins les plus poisseux de l'âme humaine. Peut-être plus encore que The Wire ou Les Soprano, Breaking Bad fait toujours l'objet d'un culte intact, sans commune mesure dans l'histoire de la télévision américaine.
Cet ouvrage riche en interviews exclusives mêle portraits, stories et analyses dans la plus pure tradition du magazine Sofilm pour revisiter l'univers et les grandes figures du chef-d'oeuvre de Vince Gilligan.
Comme toutes les autres, elle a modifié son physique pour plaire à Hollywood et joué le jeu des prétendues rivalités entre actrices. Comme toutes les autres, elle avait des jambes magnifiques et un regard de vamp à faire fondre les coeurs. Comme les autres, sa vie sentimentale était aussi incroyable que dissolue.
Pourtant, Marlene demeure unique. La parfaite création cinématographique. Un mythe, dira-t-on. Car le secret de Dietrich, ce qui la différencie des autres, c'est sa voix grave inimitable. Suave et cajoleuse. Celle-ci n'est pas la plus belle ni la plus puissante. Mais la star saura l'utiliser mieux que quiconque pour envoûter le public, se construire une carrière à l'épreuve du temps et vivre quelques aventures rocambolesques.
Ce livre fait le pari qu'une vie se raconte à travers la filmographie d'un grand acteur, une autre vie que celle de la biographie réelle. A travers les films de Chabrol, Haneke, Verhoeven, Breillat, Godard et bien d'autres, Murielle Joudet tente ainsi de recoller les morceaux d'une vie de femme en tant que telle avec tous ses moments : l'initiation sexuelle, le mari, l'amant, la maison, le travail, les enfants.
Que fait Isabelle Huppert de toutes ces étapes "obligées", comment est-ce qu'elle les transforme, les infléchit et les pirate ? L'absence que l'actrice injecte inévitablement dans chaque situation (la plus inédite ou la plus banale) et qu'elle exprime à merveille est ce qui fait sa grandeur.
"La tragédie s'accommode mal du smoking et du plastron en dentelles : elle s'est terriblement encanaillée. La tragédie, c'est la mort toute prête que l'on rencontre dans le monde des gangsters ou dans une période particulière, comme la guerre." De Martin Scorsese à John Woo en passant par Quentin Tarantino ou Jim Jarmusch, nombreux sont les cinéastes à se réclamer de Jean-Pierre Melville (1917-1973), tant celui-ci aura renouvelé le cinéma de genre.
Dans ce livre d'entretien devenu un classique depuis sa première parution en 1973, le cinéaste revient généreusement sur son parcours et la genèse de ses films. Il y aborde ses influences, son expérience de la Seconde Guerre mondiale, les grands thèmes de son oeuvre et son travail de metteur en scène. Peu à peu se profile une personnalité complexe, parfois contradictoire : le portrait d'un homme secret et orgueilleux, réputé pour ses brouilles et ses colères, mais porté par un amour inconditionnel du cinéma.
Cette nouvelle édition est augmentée d'un chapitre inédit sur Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls, qui avait marqué Melville à sa sortie en 1971, ainsi que d'une postface de Rui Nogueira. Rui Nogueira est journaliste et critique de cinéma. Ancien collaborateur d'Henri Langlois à la Cinémathèque française, il a écrit pour de nombreuses publications, dont la célèbre revue anglaise Sight and Sound.
Vingt ans après la sortie de son pilote, The Wire reste sans aucun doute la plus grande fresque politique et criminelle de l'Amérique moderne. Avec cet ouvrage à la fois très renseigné et agréable à lire, illustré de dessins percutants qui réinventent l'univers de la série, les journalistes du magazine Sofilm vous emmènent faire un tour à Baltimore, à la recherche d'Omar, de McNulty et tous les autres. Voilà le guide ultime pour se replonger dans les racines de la corruption et du trafic de drogue, aux origines du chef-d'oeuvre de David Simon.
Paru en 1976, un ouvrage à mi-chemin entre l'autobiographie et l'essai critique dans lequel l'auteur dénonce le racisme dans le cinéma américain.
C'est l'histoire d'un vieux malentendu. Tous les grands comiques en ont souffert, de Jerry Lewis à Robin Williams : plus on vous demande de faire le clown, plus vous vous sentez glisser dans le gouffre du désespoir. Bill Murray, lui, a fait de ce malentendu une profession de foi.
Après ses débuts avec la bande du Saturday Night Live, les comédies à succès des années 80 ont fait de lui une star mondiale. Il a fui, pour ne revenir que des années après, plus rare, plus évanescent. C'est devenu une légende urbaine à lui tout seul. Un gentil zombie, un spectre souriant, une mascotte du cinéma d'auteur bon teint et affranchi de l'industrie. Mais sans se départir de sa mine de vieux chien las, en promenade trop loin de chez lui.
Il a publié son premier poème à 8 ans, été condamné aux travaux forcés à 15, a menti pour avoir son premier rôle, a été arrêté pour possession de stupéfiants, a giflé Otto Preminger, est devenu ami avec Marilyn Monroe, a chanté avec Elvis Presley, était plutôt pour la guerre du Vietnam et franchement contre certains journalistes, qu'il aurait volontiers enterrés vivants. Mais il l'a fait sans avoir l'air de vraiment s'y intéresser, à la fois complètement dedans et totalement à côté, l'oeil alangui et un sourire en coin.
Éternel vagabond qui se considérait toujours entre deux trains, Robert Mitchum n'attachait que peu d'importance au métier d'acteur. Comme si, malgré le bruit, la gloire et l'agitation, il n'avait jamais été vraiment là.
D'où Alfred Hitchcock a-t-il tiré sa théorie du MacGuffin ? Pourquoi Don Siegel a-t-il frappé Steve McQueen sur le tournage de L'enfer est pour les héros ? Comment Otto Preminger a-t-il défié, film après film, la censure ? Pourquoi Sidney Lumet a-t-il toujours refusé de s'installer à Hollywood ? Que pensait Chuck Jones, le père de Bip Bip et Coyote, de Walt Disney ?
Auteur phare du Nouvel Hollywood, inépuisable cinéphile, Peter Bogdanovich s'est entretenu avec les plus grands cinéastes américains. Face à lui, chacun livre avec générosité sa vision du cinéma et dévoile les coulisses de l'usine à rêves, mêlant anecdotes de tournage, description de ses méthodes de travail, digressions biographiques...
Ce second tome poursuit magistralement l'histoire de l'Âge d'or du cinéma hollywoodien et de ceux qui l'ont fait. Véritable mine d'or, ce volume réunit neuf entretiens avec des cinéastes qui ont donné naissance à quelques-uns des chefs-d'oeuvre de l'histoire du cinéma : Psychose, Un après-midi de chien, L'Invasion des profanateurs de sépultures, Autopsie d'un meurtre, Les Douze Salopards, Gun Crazy, Détour...
Maurice Pialat a fait onze films, et un enfant.
À Cannes où un public aveugle siffle Sous le soleil de Satan , il répond bras tendu, poing serré. Mais ce n'est pas le poing qu'il faut regarder, c'est la main. Avant les films, Pialat avait commencé par la peinture, sur les conseils d'un oncle qui lui trouvait un don.
Il a fait des films parce que la vie ne donne à voir qu'une seule fois : des films pour regretter. Les yeux font mal, mais c'est la seule consolation.
Qu'est-ce que c'était que cette main ?
Qu'est-ce que c'était que ces yeux ?