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Belles Lettres
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Le culte de l'auteur : Les dérives du cinéma français
Geneviève Sellier
- Fabrique
- 13 Septembre 2024
- 9782358722841
Ce livre propose « d'aller plus loin » dans l'analyse de la crise que vit actuellement le « cinéma d'auteur » français. Si les comportements abusifs d'un certain nombre de réalisateurs - qui se posent comme des héritiers de la Nouvelle Vague - remontent souvent aux années 1980-1990 et sont donc prescrits, de nombreux témoignages dénoncent des faits récents et tout porte à croire que les harcèlements et abus sexuels n'ont pas cessé sur les plateaux de tournage. Au-delà des récentes dénonciations, cette crise doit nous amener à nous interroger sur les représentations que propose ce cinéma d'auteur : « À partir de la Nouvelle Vague, la tâche des critiques de cinéma en France consiste à faire l'éloge et l'exégèse des oeuvres, en les référant au génie de leur auteur, dont on analyse le style et les "obsessions", en laissant soigneusement dans l'ombre les déterminations sociales, qu'elles soient de genre, de classe ou de race, qui structurent aussi toute oeuvre artistique. » « La liberté de création artistique qui consiste en "la capacité de matérialiser, sans contraintes, une ou plusieurs oeuvres, de formes diverses, dans un domaine artistique" a été réaffirmée en
France par la loi du 7 juillet 2016. Elle aboutit à légitimer le fait que l'artiste puisse se placer au-dessus des lois, sous prétexte d'exprimer le caractère "transgressif" de son génie. Dans les faits, cette assimilation du réalisateur de films à un artiste dont il faut protéger la liberté de création a permis à Polanski de continuer à faire des films en France dans un cadre plus que confortable alors qu'il est toujours poursuivi pour agression sexuelle sur mineure aux États-Unis. »
Geneviève Sellier passe au crible des dizaines de films, en féministe et en cinéphile.
Cet oeil neuf dénote aussi une volonté de prendre en compte le caractère collectif de la conception et de la production des films distribués dans le circuit commercial : « La "politique des auteurs" que François Truffaut et sa bande des Cahiers du cinéma ont réussi à imposer comme critère exclusif de jugement, est sans doute la plus grande supercherie de l'histoire du cinéma. » -
Hayao Miyazaki : Le magicien de l'animation japonaise
Steve Naumann
- L'Ecran Fantastique
- Biographies Fantastiques
- 19 Avril 2024
- 9791096794140
Depuis Walt Disney, nul créateur de dessin animé n'a autant marqué son époque que Hayao Miyazaki. Depuis la fondation du studio Ghibli en 1983, le maître japonais a enchainé les chefs d'oeuvre, depuis "Nausicaä, la vallée du vent" jusqu'au récent "Le garçon et le héron", en passant par "Le voyage de Chihiro" ou "Princesse Mononoke". Exigeant jusqu'à la manie, Miyazaki s'est révélé un artiste acharné, capable de réussir les entreprises les plus insensés pour étonner le public partout dans le monde grâce à ses films toujours plus fascinants. Explorant les traumatismes de l'enfance, les fantasmes aériens, les mondes imaginaires psychanalytiques, ses créations résonnent en profondeur pour qui prend la peine d'aller jusqu'à s'y perdre. Personnage secret, presque mythique, la vie et l'oeuvre de Hayao Miyazaki constituent une fantastique aventure dont ce livre vous permettra de saisir toutes les nuances.
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En 2021, j'ai fait la connaissance de Michel Ciment, auteur et critique historique de la cinéphilie internationale et acteur notoire de la revue Positif. J'ai été très touché par son approche éclectique et humaniste du cinéma, sa grande finesse, sa curiosité et son intérêt pour tous les arts autour du cinéma. « Go west » recueille 26 entretiens avec les différentes générations des cinéastes à Hollywood, de Fritz Lang à Quentin Tarantino, et représente ainsi le dialogue de Michel Ciment avec les réalisateurs américains sur une cinquantaine d'années. Avec ce livre, je souhaiterais en tant qu'éditeur partager avec les nouvelles générations de cinéphiles, mais aussi les cinéphiles plus chevronnés, le travail de Michel Ciment, de la revue Positif, de ce pan de la cinéphilie reconnue dans le monde entier - mais aujourd'hui confrontée au défi continu de la transmission du savoir dans une histoire des formes mise à mal par l'ultra-industrie culturelle et sa surproduction, l'amnésie qu'elle charrie avec sa dictature du présent. Il n'existe pas de vieux films, de vieux livres ou de vieux auteurs ; seulement des oeuvres que l'on a pas découvertes. Michel Ciment était avant tout un passeur ; par son travail il appartient à une communauté d'individus, de Lumières, si précieuses pour leurs contemporains et les futures générations. Des Lumières qu'il nous appartient aujourd'hui de maintenir allumées en allant toujours vers ce que l'on ne connaît pas encore. Vers L'Ouest.
Réalisateurs interviewés : Budd Boetticher, Richard Fleischer, Fritz Lang, Gordon Douglas, Howard hHawks, Otto Preminger, Richard brooks, John Frankenheimer, Irvin Kershner, Sidney Lumet, Robert Mullligan, Arthur Penn, Franklin J. Schaffner, Robert Altman, Francis Ford Coppola, Alan J. Pakula, Martin Scorsese, Michael Cimino, Sydney Pollack, Oliver Stone, Woody Allen, Tim Burton, les Frères Cohen, James Gray, Steven Soderbergh, Quentin Tarantino. Note : En préface de « Go west », un entretien entre Michel Ciment et Julien Magnani. -
Entre son premier court-métrage, Saute ma ville (1968), et No home movie (2015), Chantal Akerman (1950-2015) a réalisé plus de 40 films. Le retentissement de Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080, Bruxelles, chef-d'oeuvre de près de 4 heures qu'elle tourne à l'âge de 25 ans avec Delphine Seyrig, lui assure une notoriété immédiate. Le rôle que les femmes occupent dans son oeuvre lui vaut d'être identifiée comme une cinéaste féministe, adjectif qu'elle accueillait volontiers mais avec réserve, comme toute espèce d'assignation. Chantal Akerman est également la première cinéaste, dès les années 1990, à investir les lieux de l'art contemporain?: ses installations continuent d'être exposées dans les galeries et musées du monde entier.
Son oeuvre cinématographique se double d'une importante oeuvre écrite, que nous publions dans sa quasi intégralité et dont nous avons confié l'organisation à Cyril Béghin. Cette somme de près de 1600 pages se présente sous la forme de trois volumes réunis dans un coffret?: deux volumes chronologiques (1968-1991 et 1991-2015), consacrés strictement aux textes d'Akerman, et un troisième qui rassemble l'édition critique. Ce parti pris vise à laisser se développer l'écriture de la cinéaste avec ses articulations et son rythme propres, sans intervention extérieure. Les textes des deux «?volumes Akerman?» comprennent des scénarios, des synopsis, des notes d'intention, des textes pour les voix off de ses films, mais également des entretiens, des documents de travail, tous pour l'essentiel inédits. Ils incluent également quatre livres publiés du vivant d'Akerman?: une pièce de théâtre, Hall de nuit (1992), deux récits, Une famille à Bruxelles (1998) et Ma mère rit (2013), et une autobiographie, «?Le frigidaire est vide. On peut le remplir?» (dans Autoportrait en cinéaste, 2004).
oeuvre écrite et parlée, le titre de l'ensemble, donne toute sa place au rôle de la voix et de la parole dans l'écriture d'Akerman. Par leur rythme, leur ponctuation, la liberté de leur syntaxe, leur adresse comme «?à la cantonade?», par le «?ressassement?» qu'elle invoque elle-même comme une manie et un principe constructif, ses textes portent la marque de sa voix (imprimée en cyan dans le livre), et de l'absolue modernité de son oeuvre. Les deux premiers volumes s'accompagnent d'une importante iconographie, composée de photographies de repérage ou de tournage, de documents d'archives, de fac-similés, et de photogrammes de films inédits. Le troisième volume se présente sans image, et dans une mise en page différente.
La parution d'oeuvre écrite et parlée coïncide avec de nombreux événements consacrés à Chantal Akerman?: une exposition anthologique à BOZAR (Bruxelles) et la rétrospective de ses films organisée par la Cinematek de Belgique à partir de mars 2024?; la reprise, en septembre 2024, de l'exposition à la Galerie nationale du Jeu de Paume, à Paris, qu'accompagneront une rétrospective et l'édition intégrale de ses films par Capricci. Parmi d'autres -
« Celui qui voit ne sait pas voir » : telle est la présupposition qui traverse notre histoire, de la caverne platonicienne à la dénonciation de la société du spectacle. Elle est commune au philosophe qui veut que chacun se tienne à sa place et aux révolutionnaires qui veulent arracher les dominés aux illusions qui les y maintiennent. Pour guérir l'aveuglement de celui qui voit, deux grandes stratégies tiennent encore le haut du pavé. L'une veut montrer aux aveugles ce qu'ils ne voient pas : cela va de la pédagogie explicatrice des cartels de musées aux installations spectaculaires destinés à faire découvrir aux étourdis qu'ils sont envahis par les images du pouvoir médiatique et de la société de consommation. L'autre veut couper à sa racine le mal de la vision en transformant le spectacle en performance et le spectateur en homme agissant. Les textes réunis dans ce recueil opposent à ces deux stratégies une hypothèse aussi simple que dérangeante : que le fait de voir ne comporte aucune infirmité ; que la transformation en spectateurs de ceux qui étaient voués aux contraintes et aux hiérarchies de l'action a pu contribuer au bouleversement des positions sociales ; et que la grande dénonciation de l'homme aliéné par l'excès des images a d'abord été la réponse de l'ordre dominant à ce désordre. L'émancipation du spectateur, c'est alors l'affirmation de sa capacité de voir ce qu'il voit et de savoir quoi en penser et quoi en faire. Les interventions réunies dans ce recueil examinent, à la lumière de cette hypothèse, quelques formes et problématiques significatives de l'art contemporain et s'efforcent de répondre à quelques questions : qu'entendre exactement par art politique ou politique de l'art ? Où en sommes-nous avec la tradition de l'art critique ou avec le désir de mettre l'art dans la vie ? Comment la critique militante de la consommation des marchandises et des images est-elle devenue l'affirmation mélancolique de leur toute-puissance ou la dénonciation réactionnaire de l' « homme démocratique » ?
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Ce livre rassemble des interventions répondant à la contrainte d'un présent : une série d'irruptions de la logique de l'égalité et du pouvoir de « ceux qui ne sont rien » - des indignés et Nuit debout aux Gilets jaunes et leurs ronds points ; l'émergence des populismes et le devenir autoritaire de la version « consensuelle » et « policière » de la démocratie ; le renouveau du racisme d'État et des passions inégalitaires - islamophobie, politiques anti-migrants et anti-roms, néorépublicanisme réactionnaire. Ce recueil est le témoin de la capacité d'un philosophe, dont toute la carrière s'est vue consacrée à défendre le sens égalitaire de la démocratie contre son dévoiement oligarchique, à prendre position sur trente années et intervenir dans la conjoncture politique et sociale.
Depuis trente ans la contre-révolution intellectuelle a cherché à transformer toutes les luttes sociales et les mouvements d'émancipation du passé en prodromes du totalitarisme, toutes les affirmations collectives opposées au règne des oligarchies économiques et étatiques en symptômes d'égoïsme et d'arriération.
Les interventions ici réunies veulent à l'inverse rendre sensibles les ruptures que les inventions égalitaires opèrent dans le tissu de la domination. Elles n'apportent pas le point de vue du savant ou du moraliste, mais seulement une contribution individuelle au travail par lequel individus et collectifs sans légitimité s'appliquent à redessiner la carte du possible.
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A venir
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Le temps du paysage ; aux origines de la révolution esthétique
Jacques Rancière
- Fabrique
- 7 Février 2020
- 9782358721912
Sans doute faut-il préciser l'objet qui donne son titre à ce livre. Le temps du paysage ici considéré n'est pas celui où l'on a commencé à décrire dans des poèmes ou à représenter sur des murs des jardins fleuris, de sombres forêts, des montagnes majestueuses, des lacs paisibles ou des mers agitées. Il n'est pas non plus celui de la naissance et des transformations de ce mot ou de ses équivalents dans d'autres langues. Il est celui où le paysage s'est imposé comme un objet de pensée spécifique. Cet objet de pensée s'est constitué à travers des querelles concrètes sur l'aménagement des jardins, des descriptions minutieuses de parcs ornés de temples à l'antique ou d'humbles sentiers forestiers, des récits de voyages à travers lacs et montagnes solitaires ou des évocations de peintures mythologiques ou rustiques. Et ce livre en suivra les détours. Mais ce qui se forme à travers ces récits et ces querelles, ce n'est pas simplement le goût pour un spectacle qui charme les yeux ou élève l'âme. C'est l'expérience d'une forme d'unité de la diversité sensible propre à modifier la configuration existante des objets de pensée et des notions propres à les penser. Le temps du paysage est celui où l'harmonie ou la dysharmonie présentée par les jardins aménagés ou par la nature sauvage contribue à bouleverser les critères du beau et le sens même du mot art. Ce bouleversement en implique un autre qui affecte le sens d'une notion fondamentale, dans l'usage commun comme dans la réflexion philosophique, celle de nature. Or on ne touche pas à la nature sans toucher à la société qui est censée obéir à ses lois. Et le temps du paysage est aussi celui où une certaine harmonie du spectacle des champs, des forêts ou des cours d'eau s'avère propre à métaphoriser l'ordre qui convient aux sociétés humaines.
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Les mots et les torts ; dialogue avec Javier Bassas
Jacques Rancière
- Fabrique
- 19 Février 2021
- 9782358722087
En dialoguant avec le jeune philosophe espagnol Javier Bassas, Jacques Rancière explicite et illustre une idée qui est au coeur de tout son travail : les mots ne sont pas, comme on le dit souvent, les ombres auxquelles s'oppose la réalité solide des choses. Les mots sont eux-mêmes des réalités dont l'action construit ou subvertit un ordre du monde. En politique, le combat des opprimés a constamment emprunté aux maîtres leurs mots et détourné le sens de ces mots pour briser le consensus, c'est-à-dire le rapport établi entre les choses et les mots qui compose le paysage sensible de la domination. Cette puissance des mots qui défait un ordre établi en subvertissant le paysage normal du visible, Jacques Rancière la montre encore à l'oeuvre dans les mouvements démocratiques récents depuis la révolution de jasmin tunisienne jusqu'aux mouvements d'occupation des places.
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Arabofuturs : art, science-fiction et nouveaux imaginaires
Collectif
- Manuella
- 17 Mai 2024
- 9782490505678
Futuro-Arab invite à rentrer de plain-pied dans le monde onirique de l'anticipation arabe. Cet ouvrage ouvre la porte vers de nouvelles formes d'inconnu et témoigne de la richesse esthétique, intellectuelle et narrative de la science-fiction dans le monde arabe et ses diasporas.
Il accompagne l'exposition éponyme qui présentera plus de 20 artistes vidéastes, plasticiens, performeurs, qui renouvellent les perspectives, redéfinissent les identités et cherchent à offrir des nouveaux possibles au réel.
Mondialisation, modernité, écologie, migrations, genre et décolonisation sont quelques-uns des sujets de prédilection de cette scène dans laquelle les artistes utilisent des motifs de la science-fiction ou du fantastique pour remettre en cause les certitudes et les acquis.
Au-delà de la présentation des oeuvres exposées et de la démarche artistique de chacun, cet ouvrage est une introduction aux recherches les plus actuelles sur les créations SF et les nouvelles narrations présentes dans tous les champs de l'art et portées par les artistes de culture arabe.
Des chercheurs et des universitaires francophones, anglophones et arabophones, spécialistes des sciences sociales, de linguistique, de littérature, de cinéma ou d'arts plastiques, de culture classique autant que contemporaine, ont été convié à écrire des textes qui viennent éclairer cette tendance forte et peu connue en France de l'art contemporain arabe. -
" Se décrire, se décrier.
Figure du double. Je mis en scène.
C'est sans fin l'histoire d'une absence. J'ai décidé de donner à la lecture publique
un certain nombre de pages
de mes cahiers interdits de lecture"
En 2010, Miss.Tic choisissait la collection Opus Délits pour confier aux lecteurs un voyage particulier à travers son oeuvre, sous forme de fragments, de souvenirs, de critiques, et quelques pensées. Cet ouvrage se réédite aujourd'hui en version augmentée. -
Une famille à Bruxelles
Chantal Akerman
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Février 2022
- 9782381980300
Par la fenêtre d'un grand appartement presque vide à Bruxelles, apparaît une femme, en peignoir. Elle passe une grande partie de son temps au téléphone, pour parler à sa fille de Ménilmontant qui voyage beaucoup, à son autre fille qui vit aujourd'hui en Amérique, à ses cousines, à sa grande famille dispersée à travers le monde. Elle leur parle sans vraiment leur parler, évitant certains sujets, comme des parents que l'on a perdus dans les camps ou des histoires tragiques que l'on garde pour soi. Par-delà les drames, elle se concentre sur ses souvenirs heureux et des bribes de clarté qui permettent de poursuivre sa vie.
Sous la forme d'un flux de conscience, glissant d'un esprit à un autre, comme une conscience partagée, Une famille à Bruxelles est le portrait d'une femme au travers de ses relations à ses filles et à son mari. Comme prise sur le vif et toujours pressée, sa langue fait s'entrechoquer les souvenirs. Dans ce texte proche de l'autofiction, aucun nom ne vient fixer une quelconque identité. L'intimité et l'amour d'une famille prennent le pas sur les thématiques biographiques. Une famille à Bruxelles est un livre sur le cours inéluctable du temps.
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"Poème filmique" en prose et vers, La Rage est le scénario intégral du film sorti en 1963 (dans une version raccourcie). Un commentaire lyrique qui mélange l'analyse sociale et politique à l'invective, l'élégie à l'épique, en les tissant avec des images des actualités, des matériaux d'archives et des photographies des faits marquants de son époque.
En interrogeant la société de son temps, le poète-réalisateur interroge aussi la nôtre. Dans ce texte, d'une brûlante actualité, on y retrouve le Pasolini le plus politique, le plus âpre et le plus clairvoyant.
« Pourquoi notre vie est-elle domine´e par le me´contentement, l'angoisse, la peur de la guerre, la guerre ? C'est pour re´pondre a` cette question que j'ai e´crit ce film, sans suivre un fil chronologique, ni me^me peut-e^tre logique. Mais pluto^t mes raisons politiques et mon sentiment poe´tique ».
Pier Paolo Pasolini.
Introduction de Roberto Chiesi.
Postface de Jean-Patrice Courtois.
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Son oeil dans ma main : Algérie 1961-2019
Raymond Depardon, Kamel Daoud
- Images Plurielles
- 4 Février 2022
- 9782919436514
Qu'est-ce que je ressens, moi, décolonisé, quand je contemple une photo de cette époque, de ce passé qui, sur injonction, a été décrété contemporain-pour-toujours ? Qui suis-je dans ce miroir qui devrait me refléter, et qui cependant m'efface pour toujours au présent ?
Il me faut scruter les détails, objets, silhouettes, bosquets, magasins, automobiles, qui peuplent l'arrière-plan ; les ombres aussi. Je tente d'aileurs de faire irruption dans celui-ci. Je m'imagine réincarné en 1961 : debout dans un angle mort, penché à une fenêtre, traînant dans une rue d'Alger, jetant un regard anxieux sur une « roumia », crapahutant sur la colline pelée... J'invente ma propre possibilité de vivant à cette époque.
Raymond Depardon photographie ce qu'il voit à la jonction de ce qu'il ne voit pas. Je regarde ce que je ne vois pas, en croyant savoir ce que cela signifie. Son oeil dans ma main. Son corps est ma mémoire.
Ce qui m'intéresse chez le photographe, c'est son corps, son errance, son voyage : je me glisse en lui, j'épouse ses mouvements, son regard, sa culture, ses préjugés peut-être, mais aussi sa singularité. Errance de déclic en déclic.
Je deviens une monstrueuse et fascinante coïncidence. Une possibilité, même brève et limitée, d'omniscience.
Ne devrais-je pas, alors, éprouver un sentiment proche de la frayeur ?
En parcourant ces photos, arraché à mon millénaire, transporté vers un autre, je pourrais tressaillir violemment. Je pourrais hurler à la possession - hurler d'effroi et de gratitude.
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L'expressionnisme allemand : Comment ils ont inventé le cinéma fantastique
Alain Schlockoff
- L'Ecran Fantastique
- L'ecran Fantastique
- 15 Mars 2024
- 9791096794133
Dans cet ouvrage de référence, richement illustré, nous découvrons comment entre les deux guerres, une poignée de réalisateurs allemands ont inventé les canons du cinéma fantastique. Les plus grands films de Murnau, Fritz Lang ou Paul Wegener sont analysés par les spécialistes de l'Écran Fantastique, le magazine de réfèrence de l'horreur, du fantastique et de la science-fiction. Au fil des pages, l'influence décisive de ce mouvement, qualifié "d'expresionnisme allemand, apparaît dans toute sa force, rayonnant toujours sur le cinéma mondial actuel.
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Cette somme, de près de 600 pages et de 2000 illustrations retrace le parcours du graphiste François Miehe débuté en 1970 en fondant avec Pierre Bernard et Gérard Paris-Clavel le collectif Grapus et poursuivi au sein de l'Atelier François Miehe & Cie.
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Cet essai théorique prend pour sujet les relations entre littérature française contemporaine et cinéma à partir de la notion de projection. Puissance intermédiatique entre le texte et l'image, la projection ouvre un espace contemporain d'écriture entre cinéma et littérature. Cet essai tente d'en circonscrire l'empan et d'en théoriser les pratiques, des reconfigurations du roman au prisme d'un imaginaire filmique chez des Forêts ou Montalbetti, aux écrivains-cinéastes comme Carrère ou Alferi, en passant par le renouvellement des formes canoniques de l'adaptation ou de l'ekphrasis, chez Claire Denis, Léos Carax, Jérôme Game ou Nathalie Léger, lorsque l'écriture - syntaxe, métaphores, lumières et ombres - retrace la hantise des figures de l'écran. Réécriture, descriptions, intervalles, écrans, flipbooks, projections psychiques, les intermédiaires se démultiplient entre le texte et ses images, délaissant la problématique trop simple de l'adaptation.
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Comment présenter L'An 01 ? Est-ce une bande dessinée de Gébé, un film de Jacques Doillon, un mouvement, une utopie ?
En 1970, Gébé publie ses premières planches, et dans Charlie Hebdo l'aventure commence.
Le premier livre qui les recueille paraît un an plus tard. Ensuite, c'est un film, que Jacques Doillon réalise, avec la participation d'Alain Resnais, de Jean Rouch, et de nombreux acteurs et amis : Coluche, Miou-Miou, Gotlib, Stan Lee.
L'An 01, c'est l'envie d'en finir pour de bon, mais sans violence, avec une société morne et matérialiste, vendu comme un horizon indépassable. "On arrête tout", là, maintenant, et on imagine, au fur et à mesure, le monde à venir. Le tout avec poésie et humour, avec une liberté et une joie qui ne manque pas de rafraîchir nos cerveaux engourdis. Pendant toute la durée de réalisation du film, Gébé dessine, dans ses planches, le film en train de se faire, prolonge le travail, répond au lecteur, rend compte de l'enthousiasme général. Le film, c'est l'Utopie en train de se faire, L'An 01 qui commence. La bande dessinée, elle c'est le carnet, la mémoire de cette révolution en marche. Le monde entier participe au film. Le scénario paraît en feuilleton dans Charlie Hebdo. Pour la première fois, les planches de Gébé et le film de Jacques Doillon seront disponibles de conserve. Écologie, amour, refus des rapports marchands, réinvention de soi et de la société : et si L'An 01 commençait pour de bon ?
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Peut-on imaginer le visage d'Humphrey Bogart autrement que
noyé dans un nuage de fumée ? Groucho Marx sans son cigare ?
Jacques Tati sans sa pipe ? Audrey Hepburn sans son fumecigarette ? Le Belmondo d'À bout de sou e sans son mégot collé
au coin des lèvres ? Sharon Stone décroisant les jambes dans Basic
Instinct sans lancer, provoquante, la fumée de sa cigarette vers
Michael Douglas ? Ou encore Clint Eastwood sans un cigarillo
serré entre les dents dans les westerns de Sergio Leone ? Quelques
images, entre des dizaines et des dizaines d'autres, qui restent
gravées dans nos mémoires et associées à jamais à tel ou tel lm. -
" le moderne dédaigne d'imaginer " disait mallarmé.
Poètes, peintres, dramaturges ou ingénieurs voulaient alors mettre l'union de la forme et de l'acte à la place de la vieille dualité de la réalité et de l'image. la vie en eût été révolutionnée. nos contemporains ne croient plus en la révolution et chantent à nouveau, fût-ce au passé, le culte de l'image : éclair sublime sur la toile, punctum de la photographie ou plan-icône. l'image devient la présence sensible de l'autre : verbe devenu chair ou marque du dieu irreprésentable.
A l'une et l'autre vision jacques rancière oppose la nature composée, hétérogène, de ce que nous appelons des images. celles-ci ne sont ni des copies ni des présences brutes, mais des opérations singulières, redistribuant les rapports du visible, du dicible et du pensable. a l'exemple de la phrase-image de godard, étudiée ici, qui superpose un plan de film noir, une image de l'extermination des juifs et un discours de philosophe, ce livre analyse les liens méconnus qui unissent symbolisme poétique et design industriel, fictions du xixe siècle et témoignages sur les camps ou installations de l'art contemporain.
Un même projet anime ces parcours croisés : libérer les images des ombres théologiques pour les rendre à l'invention poétique et à ses enjeux politiques.
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Si l'on se déplace souvent à pied au cinéma, l'acte cardinal et primordial de la marche est volontiers éclipsé. Jugée anti-spectaculaire, lieu par excellence de l'ellipse cinématographique, la marche est, majoritairement au cinéma, un geste banal dont il faut limiter l'amplitude temporelle, au prétexte de son indigence narrative. Toutefois, certaines marches cinématographiques contemporaines construisent des arpentages qui se révèlent politiques, critiques, utopiques ou encore privés d'utopies. Marcher dans le monde du dehors, c'est être pris dans un quadrillage de lignes politiques où le quotidien agit sur nos existences motrices, tantôt les limite, les oriente, les restreigne, tantôt nous fait dériver, transgresser, résister. Des lignes quotidiennes de survie (L'homme sans nom de Wang Bing) aux lignes embourbées de Karrer dans la Hongrie post-communiste, (Damnation de Béla Tarr), des lignes de fuite en zigzags du bandit Carol Izba sur le Causse du Larzac (Du soleil pour les gueux d'Alain Guiraudie) aux lignes ralenties à l'extrême du Walker de Tsai Ming-Liang dans Hong Kong, un pan de cinéma contemporain a fait sienne cette modalité d'ancrage par le mouvement. Dans ces films, la marche participe d'un déchiffrage du dehors, elle en révèle les dynamiques complexes qu'elle expose comme des matérialités chargées d'historicités influant, modelant ou accueillant les existences. La marche géo-quotidienne assume haut et fort une réflexivité qui, plutôt que de se couper de l'espace social, l'inclut dans son allant. Elle est moins une sortie du monde qu'une entrée dans le monde. L'être en marche dit sans ambages « le métier de vivre ».
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L'histoire d'une histoire du cinéma
Enrico Camporesi, Jonathan Pouthier
- Paris Experimental
- 1 Décembre 2023
- 9782912539571
Paris, 1976: Le Centre Pompidou n'a pas encore ouvert ses portes et pourtant il affirme déjà son ambition d'inclure dans programmation des pratiques artistiques jusqu'alors restées invisibles dans les musées. C'est dans ce moment de préfiguration qu'est organisée l'exposition "Une histoire du cinéma". De quelle histoire s'agit-il? Au fil des séances se dessine, en marge de l'industrie du cinéma d'auteur, un récit alternatif aux canons cinématographiques dominants. Encouragée par son nouveau directeur Pontus Hulten, et signée par le cinéaste autrichien Peter Kubelka, cette proposition radicale inscrit durablement le cinéma expérimental et d'avant-garde dans les collections du Musée national d'art moderne.
Juxtaposant au catalogue original un ensemble de documents et d'entretiens inédits, de nouveaux textes et de publications d'époque, cet ouvrage retrace une histoire politique et culturelle ponctuée de controverses, symptomatique des relations tumultueuses entre l'underground et le milieu institutionnel. Aujourd'hui, à un moment ou la présence de l'image en mouvement au sein des collections et des expositions apparaît comme une évidence, "Une histoire du cinéma" est sans doute la pièce manquante pour understand le devenir du cinéma au musée. -
Jean-Luc Godard Tome 2, écrits politiques sur le cinéma et autres arts filmiques
Nicole Brenez
- De L'Incidence
- 3 Février 2023
- 9782918193678
Jean-Luc Godard. Comprendre pourquoi un plan commence et pourquoi il finit, à quoi bon une image dans le monde. Comprendre que si un film peut être produit c'est qu'il est déjà admis par la société, transformer la production en transfert de fonds du capital vers le travail et non pas l'inverse. Métamorphoser les oripeaux visuels du commerce (bandes-annonces, clips, publicités, films d'entreprises) en manifestes pour la poésie. Affermir le cinéma en art, et ne pas rabattre ce terme sur l'infâme entreprise d'engrangement tranquille de plus-value qu'il est devenu. Être à la fois le Rembrandt, le Cézanne et le Hans Haacke de sa propre discipline. Devenir le Homère des Troyens, c'est-à-dire des vaincus. Amener le cinéma à ce qu'il pourrait être. Oser affirmer toute sa vie ce qu'il devrait être. Faire tout ce qu'il ne faudrait pas faire. Avec Jean-Luc Godard, le terme d'« art » reste le nom usuel d'une pratique inédite de l'insoumission créatrice.
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L'anarchie de l'imagination : entretiens et interviews
Rainer werner Fassbinder
- L'Arche
- Tete-a-tete
- 10 Septembre 2021
- 9782381980188
Pendant toute sa vie, Fassbinder a donné un grand nombre d'interviews, réfléchissant ainsi en parallèle sa pratique du cinéma. Ce volume regroupe quelques entretiens et essais où il donne à penser le métier de réalisateur, l'engagement de l'artiste, les liens entre l'art et la politique. Si ses films constituent un journal personnel de l'artiste, les interviews en sont le commentaire. Des propos libres et vivifiants sur le monde contemporain, les rapports entre le cinéma et la réalité, la jungle des commissions, le métier de cinéaste à Hollywood et en Allemagne, mais aussi l'amour et le travail, la violence au coeur des relations sociales et dans la sphère privée.