Journal de Tûoa a été tourné sous régime de confinement, au Portugal, entre août et septembre 2020. C'est aussi un film de fiction. Impossible de le résumer sans en dire trop. Nous avons donc choisi de reproduire un paragraphe d'un conte de Cesare Pavese, Le Diable sur les collines : "L'orchestre reprit mais cette fois sans voix. Les autres instruments se turent et il ne resta que le piano qui exécuta quelques minutes de variations acrobatiques sensationnelles. Même si on ne le voulait pas, on écoutait. Puis l'orchestre couvrit le piano et l'engloutit. Pendant ce numéro, les lampes et les réflecteurs, qui éclairaient les arbres, changèrent magiquement de couleur, et nous fûmes tour à tour verts, rouges, jaunes".
La retraite arrive bientôt pour Luis Rovisco, un directeur des ventes excentrique au moral inébranlable. Les chansons qu'il invente tous les jours résolvent à chaque fois les obstacles qu'il rencontre dans sa vie tumultueuse. Mais devant Lucinda, la réceptionniste de l'hôtel Almadrava, il se retrouve à chanter sur un air bien différent...
Lisbonne, dans des familles sans histoire, Rita et Sara, 15 ans, partagent leurs vacances d'été entre cafés glacés et après-midi lascives. La rencontre de son nouveau voisin, Philippe, enflamme la jolie Rita d'un désir violent. Le quartier tranquille en devient magique et merveilleux, comme une île de Mélanésie au coeur du Pacifique.
Une vieille femme au caractère bien trempé, sa femme de ménage capverdienne, une voisine dévouée aux causes humanitaires vivent sur le même palier d'un immeuble de Lisbonne. Quand la vieille femme meurt les deux autres découvrent un épisode d'une partie de sa vie : une histoire d'amour, une scène de meurtre dans une Afrique directement sortie d'un film d'aventure.
Dans un pays d'Europe en crise, le Portugal, un réalisateur se propose d'écrire des fictions inspirées de la misérable réalité dans laquelle il est pris. Mais incapable de trouver un sens à son travail, il s'échappe lâchement et donne sa place à la belle Schéhérazade. Il lui faudra bien du courage et de l'esprit pour ne pas ennuyer le Roi avec les tristes histoires de ce pays. Alors qu'au fil des nuits l'inquiétude laisse place à la désolation et la désolation à l'enchantement, elle organise ses récits en trois volumes. Elle commence ainsi : "Ô Roi bienheureux, on raconte que dans un triste pays parmi les pays..."
Francisco, comporte-toi bien! Je sais que c'est ton anniversaire, que tu as trente ans maintenant, que c'est le carnaval et que tu t'es déguisé en cow-boy pour la fête de l'école, que tu es entouré de gosses que tu hais... Mais ce n'est pas une raison pour tirer la gueule. Contrôle-toi! Tu ne vois pas que personne ne te supporte ? Tu te casses la figure, tu vas à l'hôpital, tu as la rubéole et personne pour veiller sur toi. Sept nains seraient bien venus, tout comme dans Blanche Neige. Francisco, répète après moi : "Jusqu'à trente ans, tu as la gueule que Dieu t'a donnée. Après, tu as la gueule que tu mérites".
Manuel a 31 ans et travaille comme journaliste free-lance. Il habite dans un quartier populaire de Lisbonne, où les maisons, aussi vieilles et décrépies que leurs habitants, sont bien meilleur marché. Son quotidien est solitaire et répétitif, dû aux petits boulots qu'il se voit obligé de faire et dont il s'acquitte sans grande motivation face à l'écran de son ordinateur. Il n'est pas le plus heureux des jeunes hommes mais, malgré tout, n'est pas un sauvage non plus : il a des amis, une petite copine, une femme de ménage et un inspecteur des impôts. Les objets avec lesquels il remplit chaque jour un vieux coffre rouge, la visite éclair à un laboratoire clandestin et son enthousiasme à recevoir certains messages cybernétiques sont les signes d'un plan en marche. Après avoir trouvé un nouveau maître pour son chat et s'être soumis à un insolite test d'épreuves physiques, c'est sans aucun drame ni émotion qu'il annonce à sa famille son départ pour une durée indéterminée. N'emportant que le précité coffre, c'est en taxi qu'il se rend jusqu'à une crique au Nord de Lisbonne où il embarque sur le Vera Cruz, une caravelle océanique portugaise du XVe siècle, c'est avec plaisir qu'il se dédie à la vie en mer selon les seules lois valides à bord et qui ne sont autres que celles de la piraterie.
Ce coffret contient 3 films :
- Ne change rien :
Ne change rien est né d'une amitié entre l'actrice Jeanne Balibar, l'ingénieur du son Philippe Morel et Pedro Costa. Jeanne Balibar, chanteuse, des répétitions aux enregistrements, des concerts rock aux cours de chant lyrique, d'un grenier à Saint Marie-aux-Mines à la scène d'un café de Tokyo, de Johnny Guitar à la Périchole, d'Offenbach.
- Tout refleurit :
Tous les jours, Pedro Costa se rend en bus dans un quartier de Lisbonne appelé Fontainhas. Jour après jour, Pedro filme les habitants de ce bidonville. Tout refleurit est un film qui se situe à la marge du travail de Pedro Costa : nous suivons ce cinéaste sur le tournage de son film En avant jeunesse, et dans le lien indéfectible, particulier, qui se dessine peu à peu, et qui unit son travail et sa propre vie. Car c'est en approchant le quotidien de l'homme que nous pouvons comprendre le cinéaste.