Non content d'être l'un des réalisateurs les plus talentueux et adulés de sa génération, Quentin Tarantino est peut-être le cinéphile qui sait le mieux parler de films et transmettre sa passion incandescente pour le cinéma. Ayant fréquenté dès son plus jeune âge les salles obscures, c'est au Hollywood des années soixante-dix, celui de ses années décisives de formation, qu'il consacre plus particulièrement Cinéma spéculations - un director's cut aussi intellectuellement rigoureux que joyeusement exubérant. Mêlant histoire personnelle, anecdotes truculentes, analyses et critiques de films, Cinéma spéculations offre au lecteur, entraîné par la verve unique et grisante de Quentin Tarantino, une fascinante leçon de cinéma et de vie.
Entre la sortie de Psychose (1960), qui pave la voie pour tant d'autres, et celle de Blade Runner (1982), parangon d'une symbiose entre image et son, le cinéma de genre vit un âge de prospérité au cours duquel la musique va acquérir un rôle essentiel dans l'élaboration des films.
Pendant deux décennies, réalisateurs et compositeurs vont travailler de concert à des oeuvres aventureuses, dont les partitions souligneront le caractère inventif et bien souvent contestataire ; parfois avec les moyens du bord, parfois aussi avec des budgets démesurés, mais toujours dans le but d'offrir une expérience forte et singulière.
Dans cet ouvrage, Ludovic Villard traverse entre autres le cinéma du Nouvel Hollywood, les gialli italiens, les yakusa eigas japonais, les westerns spaghettis, les films de science-fiction et les métrages horrifiques, et revient sur 100 bandes originales parmi lesquelles celles composées par Lalo Schifrin (Bullitt), Ennio Morricone (La Rançon de la peur), Isaac Hayes (Shaft), François de Roubaix (Le Samouraï) ou encore John Carpenter (Assaut) et Tangerine Dream (Sorcerer).
En 2004, 340 photographies, datant du début des années 1960, sont retrouvées aux puces de New York. Ces instantanés d'amateurs révèlent un vaste réseau clandestin de travestis entre les États-Unis et le Canada. Ils ont appartenu à la célèbre Susanna, qui accueillait régulièrement des amis travestis dans sa propriété des Catskill (NY). Essentielle à leur pratique du travestisme, la photographie est précieusement conservée par ses adeptes comme preuve de leur « fille intérieure ». Ces clichés retrouvés témoignent aujourd'hui de l'existence et de l'esthétique d'un réseau pionnier dans l'histoire transgenre américaine.
Exposition aux Rencontres d'Arles 2023 (espace Van Gogh) Sortie du film "La Casa Susanna" de Sébastien Lifshitz et Isabelle Bonnet au printemps 2023
Dès son titre, l'ouvrage annonce le tournant opéré par la modernité. Benjamin montre dans cet essai lumineux et dense que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son "aura". C'est désormais la reproduction qui s'expose, mettant en valeur la possibilité pour l'oeuvre d'art de se retrouver n'importe où. Capacité à circuler qui la transforme en marchandise. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Avec le cinéma, c'est la technique de reproduction elle-même qui désormais produit l'oeuvre d'art. Là, c'est l'image de l'acteur qui devient marchandise, consommée par le public qui constitue son marché. La massification du public de ces oeuvres a servi les totalitarismes. D'où "l'esthétisation de la politique" encouragée par le fascisme et la "politisation de l'art" défendue par le communisme.
Le livre de chevet de tous les acteurs encore aujourd'hui. Publié en 1936, écrit de manière très vivante et pédagogique sous la forme d'un journal intime tenu par un élève de Stanislavski, il montre comment être un bon acteur. Tous les aspects sont abordés: l'action, la créativité, la concentration, la relaxation des muscles, le travail en groupe, la mémoire, etc. « Il n'est pas de comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté sciemment ou non quelques-uns des sentiers de cette analyse », écrit Jean Vilar dans sa préface.
Cinéaste et cinéphile, Bertrand Tavernier est l'auteur d'une filmographie riche et éclectique. À travers quinze témoignages inédits d'artistes et de proches du réalisateur, enrichis d'images et d'extraits de films, Laurent Delmas présente les grands thèmes qui traversent son oeuvre : les pères, les héroïnes, la guerre, la musique et les chansons, les faits divers, l'Histoire, les adaptations, l'engagement et la cinéphilie. Dans le prolongement de la série documentaire «Tavernier, le cinéma et rien d'autre» sur France Inter, on découvre un cinéaste à la fois ancré dans son époque et imprégné d'une tradition cinématographique française qui fait la part belle aux histoires, aux scénarios, aux dialogues et aux acteurs. Avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Nathalie Baye, Luc Béraud, Christophe Blain, Thierry Frémaux, Julie Gayet, Xavier Giannoli, Marie Gillain, Laurent Heynemann, Isabelle Huppert, Stéphane Lerouge, Raphaël Personnaz, Philippe Sarde, Mélanie Thierry et Philippe Torreton.
Catherine Breillat n'a jamais raconté qu'une seule histoire : la sienne, celle d'une jeune fille interdite d'existence qu'on aura, dès l'enfance, coupée en deux, écartelée entre son cerveau et son sexe, marquée par la honte d'être née femme. Elle est devenue cinéaste à une époque où choisir cette vocation consistait à désobéir à tout le monde.
Depuis son premier film, Une vraie jeune fille (1975), jusqu'à L'Été dernier (2023), elle filme pour reprendre ce qu'on lui a volé, pour explorer ce qu'elle appelle l'« infilmable » : cette inépuisable zone grise du féminin où honte, transgression, volupté, dégoût et quête de soi s'entremêlent jusqu'à se confondre. Son oeuvre formule un lancinant « Connais-toi toi-même », un voyage spirituel qui, pour ses héroïnes, s'articule comme une guerre ouverte avec l'autre sexe.
Parler avec Catherine Breillat et l'écouter, c'est obtenir des réponses qui tiennent autant de la leçon de cinéma que de la survie.
De sa naissance par ciel orageux dans le Massachusetts jusqu'à sa mort à Paris, la vie de Bette Davis n'a été qu'une infatigable lutte. Rien n'est assez bien, elle-même n'est jamais assez bonne. Comme actrice, comme femme, comme mère. Elle travaille dur et défend l'image d'une femme libérée du glamour d'Hollywood, des contrats des studios, des clichés sur la ménagère. Procès, ruptures, crises de colère, elle trace la voie d'un nouveau genre d'actrice, le genre qui obtient ce qu'elle veut ou part en claquant la porte. Elle fatigue maris et réalisateurs, pour le meilleur et pour le pire. Son acharnement nous vaut des prestations mémorables dans L'Insoumise, La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre ou Eve. De ville en ville, sur les planches des théâtres, dans la chaleur des studios et de ses maisons, entre les mains de ses amants et de ses maris, Bette Davis s'épuise à poursuivre un bonheur impossible.
Voici le récit complet du film Totoro, montage en BD des images du film éponyme à la manière du roman-photo. On y retrouve la famille Kusakabe, arrivant à la campagne et s'installant dans une maison bucolique près de laquelle s'élève un arbre immense. Mais dans ce dernier, réside Totoro, esprit de la nature bienveillant et protecteur qui va prendre les deux petites filles de la famille sous son aile.
Emblème à plus d'un titre des studios Ghibli, Totoro est l'oeuvre tutélaire, maîtresse, de la pensée de Miyazaki. S'y incarnent son rapport au monde et à la nature, son sens inné de l'enfance, cet esprit quasi animiste qui traduit la vie en toute chose et qui a porté l'artiste à créer cette ode au retour à la terre.
Avec Totoro, nous débutons la collection Ghibli, où vous pourrez découvrir les plus grandes oeuvres du studio initié par Miyazaki, via de splendides art books, des anime comics et également des pictures books disponibles dans la collection Glénat jeunesse.
Dans le sillage du manga dont les ventes explosent, l'animation japonaise a le vent en poupe.La batterie d'épisodes de Dragon Ball, Naruto ou One Piece agrège des millions de fans, pour qui chaque nouvelle déclinaison - films, specials, spin-off - est attendue avec ferveur. Ces héros arpentent des univers foisonnants, où l'aventure échevelée se double de rites initiatiques. Toutefois, le rayonnement de la japanimation n'a pas jailli comme par magie. Il a fallu que s'installent des canons mal connus des spectateurs. Akira, l'oeuvre culte de Katsuhiro Ôtomo, n'a pas spontanément infusé l'imaginaire occidental. De même pour les chefs-d'oeuvre du studio Ghibli. Si Hayao Miyazaki s'est imposé comme le sensei de l'animation depuis Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro, il a aussi ouvert la voie à de nouveaux talents. Preuve en est le carton de Your Name de Makoto Shinkai. Transgénérationnel, phénomène de société, l'anime radiographie la comédie humaine, du cauchemar apocalyptique aux fables peuplées d'esprits fantastiques, des dystopies futuristes aux bluettes sentimentales, des métamorphoses du Japon à la poésie d'une nature millénaire.Bienvenue dans des mondes imaginaires qui ont bouleversé le dessin animé et - osons le dire - le cinéma tout entier.
Dans cet essai littéraire en forme d'exercice d'admiration, Virginie Apiou met en lumière les multiples facettes de l'une des actrices les plus fascinantes du cinéma français et tente, à travers l'évocation de sa filmographie, de sa vie et de son combat féministe, de cerner le « mystère Seyrig ».
Fin connaisseur de l'oeuvre de Jean Eustache, sur lequel il a déjà écrit à plusieurs reprises, Philippe Azoury trace le portrait d'un cinéaste torturé chez qui la vie et l'oeuvre sont nouées de manière inextricable, et dont les films servent encore aujourd'hui d'éducation sentimentale.
De son compagnonnage avec les Cahiers du cinéma dans les années 1960 jusqu'à son suicide en 1981, ce livre suit l'itinéraire atypique de cet héritier de la Nouvelle Vague et explore les formes et les motifs de son cinéma.
Alors même que les parutions de dictionnaires de films se sont multipliées depuis une vingtaine d'années, rien n'est venu démentir le succès et le prestige du livre de Jacques Lourcelles, dont la première publication, chez « Bouquins », remonte à 1992. Entreprise pharaonique menée par un homme seul (près de 3 500 films recensés, résumés, critiqués), ce volume s'est rapidement imposé à cet égard comme une véritable exception. C'est ici l'oeuvre d'un cinéphile exigeant, dont la curiosité s'étend à tous les pays, toutes les époques, tous les genres et dont la plume parfois acide témoigne d'un amour inconditionnel et ombrageux, presque jaloux, du septième art. La force d'un livre aussi singulier tient précisément à l'acuité de ce regard, qui s'émerveille sans cesse des sortilèges du grand écran et des salles obscures, et à l'impressionnant encyclopédisme de son auteur.
Cette réédition totalement remaniée trente ans exactement après la première publication de l'ouvrage intègre quelques centaines de nouveaux films. Elle est désormais divisée en deux volumes chronologiques et s'étend sur plus de 3 000 pages. En annexe du second tome figure - autre nouveauté - un ensemble de textes publiés par Jacques Lourcelles depuis 1959 (soit sur une période qui couvre peu ou prou la moitié de l'histoire du cinéma) et consacrés le plus souvent à des réalisateurs ou des genres particuliers. Ensemble qui offre une approche transversale, très complémentaire de celle du Dictionnaire.
Plus que d'une simple mise à jour, il s'agit donc d'une refonte totale de ce qui est considéré comme une bible inépuisable par tant de cinéphiles.
Le Dictionnaire des films est composé de deux volumes.
Volume 1 : Des origines à 1950.
Volume 2 : De 1951 à nos jours ; suivi d'Écrits sur le cinéma.
Lorsqu'elle disparaît en 1990, Delphine Seyrig n'est plus cette figure de proue du cinéma d'auteur mondial qu'elle fut durant toutes les années 60 et 70, de Marienbad au Charme discret de la bourgeoisie.
Les années 80 ne l'ont pas aimée ; dans cette décennie de restauration formelle et idéologique, son parcours, esthétique ou politique, paraissait trop radical. C'est peu dire que le temps a joué en sa faveur. La postérité a validé ses choix d'actrices les plus aventureux (chez Akerman ou Duras). Son oeuvre de cinéaste est redécouverte avec un intérêt croissant. Ses prises de position publiques, aux avant-postes de la lutte féministe, circulent plus que jamais sur les réseaux.
Quelles traces de son court passage laisse l'astre Seyrig ?
Tel sera l'objet de cet essai admiratif et amoureux.
Truffaut & Godard La querelle des images Ces pères fondateurs de la Nouvelle Vague, figures tutélaires du cinéma français d'auteur, ressemblent-ils à leur image : l'un, créateur de formes cinématographiques, bénéficiant d'une aura extraordinaire auprès des milieux intellectuels, non commercial, et l'autre, aimé, populaire, sachant raconter des histoires et mettre en scène sans pourtant avoir révolutionné le cinéma ?
C'est à l'analyse de toute la cinématographie des deux célèbres réalisateurs que nous invite cet ouvrage. Jouant adroitement de la chronologie de leurs films respectifs, Arnaud Guigue met en évidence leur différence dès le départ. Qu'ont de commun ces films noirs détournés, Tirez sur le pianiste et À bout de souffle ; ou ces films de science-fiction Fahrenheit 451 et Alphaville ? L'analyse des scénarios, de la direction d'acteurs, de thèmes spécifiques tel celui de l'éducation, et surtout des images approfondit cette confrontation de deux pratiques et de deux visions du monde.
À contre-courant des images toutes faites, un essai revigorant qui est aussi une traversée et une relecture non conformiste de l'histoire du cinéma français.
En 18 chapitres, largement illustrés de photographies, l'auteur mène l'enquête pour percer le(s) secret(s) de la plus mystérieuse des femmes photographe, dont l'oeuvre fut découverte par hasard lors de l'achat d'un lot de photographies anonymes au cours d'une vente aux enchères.
Après le succès du film Finding Vivian Maier, réalisé par John Maloof qui a découvert cette photographe, Ann Marks a ressenti le besoin irrépressible de répondre à toutes les questions qu'il posait.
Formée à la généalogie, elle s'est lancée sur les traces de son héroïne, patiemment, en décortiquant avis de décès, livret militaire, certificats médicaux et en obtenant l'accès à l'ensemble de ses archives. Ann Marks est aujourd'hui la seule personne à avoir analysé 140 000 images de la photographe, mais aussi ses enregistrements sonores et vidéo, ses lettres et journaux intimes. Elle a également interviewé 60 personnes qui connaissaient Vivian Maier et sa famille et en a découvert une trentaine d'autres.
Résultat : cette biographie se dévore comme un polar. On y découvre notamment comment, contrairement aux idées reçues, Vivan Maier a tenté de s'établir comme photographe professionnelle. Ann Marks répond à la question qui hante tous les fans de la photographe : « Qui était-elle vraiment et pourquoi n'a-t-elle pas partagé ses photographies ? »
« Marpa fut très remué lorsque son fils fut tué, et l'un de ses disciples dit : "Vous nous disiez toujours que tout est illusion. Qu'en est-il de la mort de votre fils, n'est-ce pas une illusion ?".
Et Marpa répondit : "Certes, mais la mort de mon fils est une super-illusion." » Pratique de la voie tibétaine.
«Trouvez-moi une autre blonde ! » aurait hurlé Harry Cohn, le puissant patron de la Columbia. Nous étions le 4 août 1962 et Marilyn Monroe venait de mourir.
En réalité, les studios cherchaient « une autre blonde » depuis dix ans. Les producteurs ont tous rêvé d'une nouvelle Marilyn, aussi désirable et rentable que l'originale, mais plus ponctuelle et disciplinée. Elles s'appelaient Jayne Mansfield, Diana Dors, Mamie Van Doren... et elles apprenaient à marcher, à parler et chanter comme Marilyn. La plupart de ces « ombres » ont été broyées par un système impitoyable et des démiurges qui ont cru pouvoir créer des comédiennes comme autant de produits manufacturés. Ombres de Marilyn rend hommage à ces femmes oubliées, à travers dix portraits, comme autant de chapitres d'un roman noir californien.
Le premier livre consacré à l'histoire d'Ed Banger Records, le label culte de la French Touch fondé par Pedro Winter, le manager des Daft Punk.
En 2003, Pedro Winter, jeune manager du duo mythique Daft Punk, fonde un label de musique électronique indépendant baptisé Ed Banger Records . Vingt ans plus tard, Ed Banger est devenu une référence incontournable de la scène musicale internationale, l'héritier de la fameuse French Touch , la bande-son officielle de deux décennies qui ont révolutionné la fête, le refuge d'une constellation d'artistes au succès phénoménal : le duo Justice, Mr. Oizo (Quentin Dupieux), la chanteuse Uffie, Cassius, SebastiAn...
La formidable aventure de ce label est pour la première fois retracée dans une enquête aussi passionnante que rigoureuse, nourrie des témoignages croisés et inédits de nombreuses personnalités du monde de la musique (Pedro Winter bien sûr, mais aussi Justice, David Guetta, Quentin Dupieux, Uffie, Laurent Garnier, Arnaud Rebotini, SebastiAn, Étienne de Crécy, Steve Aoki, etc.), du graphisme, du graffiti, de l'art, de la mode et de l'audiovisuel. En filigrane de cette histoire, on découvre les arcanes de la scène artistique de ces vingt dernières années, tant Ed Banger a su investir des domaines d'expression variés, multiplier les collaborations et offrir un espace de création unique en son genre.