Dernière mise en scène de Patrice Chéreau cette « Elektra » restera comme
l'évènement lyrique de ces dernières années à Aix.
En 1903, Richard Strauss assiste à une représentation d'Elektra, pièce du poète
viennois Hugo von Hofmannsthal d'après la tragédie de Sophocle. Trois ans plus
tard, Strauss s'entend avec l'auteur sur une adaptation lyrique de la pièce. Bien
qu'accueillie tièdement à sa création, le 25 janvier 1909 à Dresde, Elektra conquiert
rapidement les scènes. Aujourd'hui, l'ouvrage occupe une place enviable au répertoire
des opéras du monde entier. Fort de ses oppositions tranchées et de sa puissance
tellurique, c'est l'un des chefs-d'oeuvre les plus cinglants de tout le répertoire lyrique.
Elektra se situe dans le sillage de Salomé. Elle en retrouve les dimensions (un seul
acte d'environ une heure trois-quarts), l'argument antique, les sentiments extrêmes,
la violence dévastatrice. Unité forcenée de lieu, de temps et d'action : le drame se
déroule dans la cour du palais de Mycènes, en temps réel. Il raconte comment Electre,
fille du roi Agamemnon, entretient la mémoire de son père assassiné à son retour
de Troie par sa femme Clytemnestre et l'amant de celle-ci, en ne pensant qu'à sa
vengeance. Et comment cette vengeance finit par s'accomplir.
Le spectacle est porté de bout en bout par un trio féminin au sommet : la soprano
allemande Evelyn Herlitzius fait corps avec Elektra et bouleverse, Waltraud Meier
campe une Clytemnestre à la fois humaine et glaçante et Adrianne Pieczonka est
une Chrysothémis de rêve.
La solitude de l'individu et la violence intime sont au coeur du travail théâtral de Patrice
Chéreau. Il était donc naturel pour lui d'entrer, en compagnie du chef d'orchestre Esa-
Pekka Salonen dirigeant l'Orchestre de Paris, dans la course folle d'Elektra, la femme
dont le cri est un chant.
Journeys in Sound Documentaire Allan Miller & Paul Smaczny Voyage dans le monde des sons.
Innovateur ou chanceux ? Écrivain ou anarchiste ? Spécialiste des champignons ou 'performer' ? Maître zen ou cuistot ? John Cage fut tout cela.
A l'occasion du centenaire de sa naissance, ce documentaire des réalisateurs Allan Miller et Paul Scmaczny rend hommage à l'un des plus extraordinaires compositeurs de notre temps, John Cage.
Tourné aux États-Unis, en Allemagne et au Japon, ce film rassemble des archives rares et inédites. A travers des extraits de concerts et de courts épisodes associant le compositeur et des artistes contemporains, le film nous permet de découvrir différentes facettes de John Cage.
Avec la participation de Yoko Ono, David Tudor, Christian Wolff, Steffen Schleiermacher, Irvine Arditti, Toshio Hosokawa, Mayumi Miyata, Calvin Tomkins etc.
Un film inédit de Stéphanie Argerich sur sa mère : Martha. Un portrait familial original et tendre, réalisé avec des images inédites d'une artiste complète.
La mère vue par les yeux de sa fille : Stéphanie Argerich nous convie à une rencontre unique, un portrait familial rempli de conversations intimes, de liens forts, familiaux et musicaux. Très bien mise en relief, la vie de deux géants de la musique : Martha Argerich et Stephen Kovacevich, couple élégant et sincère, à la scène comme à la ville.
Répétitions, concerts, scènes de la vie quotidienne, délicieuses anecdotes qui ponctuent les scènes de vie d'une famille unie, captées en tournée tout autour du monde ou dans la maison familiale.
Un document rare et authentique dans lequel on retrouve Martha Argerich jouant le Concerto n°1 de Chopin, les mazurkas de l'Op. 24 et le Traumeswirren de Schumann.
Les DVD et Blu-Ray sont proposés dans un luxueux Digipak au contenu éditorial très complet.
En 2011, avec l'entrée au répertoire de "Rain", créé dix ans plus tôt par la compagnie Rosas, c'est tout un pan du monde d'Anne Teresa De Keersmaeker qui est convié à l'Opéra de Paris, offrant aux danseurs comme aux spectateurs la possibilité de s'ouvrir à une expérience kinesthésique, visuelle et auditive unique. Depuis les années 1980, la chorégraphe n'a cessé de jouer un rôle majeur dans le paysage de l'art contemporain, marquant la scène flamande émergente du sceau d'un vocabulaire singulier, initié dans l'avant-garde new-yorkaise et porté par la quête de l'écriture sous toutes ses formes. Parallèlement à un intense travail théâtral, elle a notamment développé un art de l'épure à travers des chorégraphies aux dynamiques savantes, qui cherchent « à faire jaillir la vie » dans un kaléidoscope de formes en perpétuel changement.
Elaboré sur une partition majeure de Steve Reich, "Music for Eighteen Musicians" (1976), "Rain" incarne l'aboutissement d'une danse qui puise dans les principes mathématiques de la composition musicale les ressorts de sa propre polyphonie, une polyphonie des corps et du groupe, qui se matérialise aussi sur le sol de la scène, où se découpent, tel un mikado coloré, les trajectoires infinies des danseurs. Ici, musique et danse s'épousent jusqu'au souffle qui les épuise et trouvent dans l'écoute de leurs arcanes intérieurs les motifs d'une oeuvre jubilatoire et profonde où riment liberté et contrainte, rigueur et foisonnement, unité et démultiplication.
"Rain" partage également des liens génétiques avec d'autres oeuvres du répertoire de Rosas, la chorégraphe aimant tisser entre elles les fils discrets d'un dialogue ininterrompu. Ainsi, Rain forme un diptyque avec Drumming (1998), autre oeuvre de longue haleine sur une partition de Steve Reich, élaborée sur des procédés à la fois symétriques et opposés, l'une toute en spirales, l'autre plus anguleuse. De même, par son travail sur la respiration porté par les flux et reflux de la musique, "Rain" fait écho à certains matériaux littéraires utilisés dans "In Real Time" (2000), oeuvre théâtrale inspirée du roman "Rain" de Kirsty Gunn, qui décrit la tentative de sauvetage par une jeune femme de son petit frère noyé. Cette pièce permet ainsi un accès privilégié aux logiques qui sont à l'oeuvre dans les processus de création d'Anne Teresa De Keersmaeker. On songe à une « danse de la pluie », à la fois fête diluvienne du mouvement vital et quête intemporelle, incantatoire du nombre d'or et de ses proportions parfaites.
LA TRAVIATA historique de NATALIE DESSAY, qui a bouleversé le public et le téléspectateur au Festival d'Aix-en-Provence durant l'été 2011.
« C'est un Everest et j'avais envie de le grimper » Natalie Dessay Verdi La Traviata Violetta Valéry Natalie Dessay Giorgio Germont Ludovic Tézier Alfredo Germont Charles Castronovo Annina Adelina Scarabelli Flora Bervoix Silvia de La Muela Gastone de Letorière Manuel Nunez Camelino Barone Douphol Kostas Smoriginas Marchese d'Obigny Andrea Mastroni Dottor Grenvil Maurizio Lo Piccolo Estonian Philharmonic Chamber Choir London Symphony Orchestra Louis Langrée Mise en scène : Jean-François Sivadier Enregistré en juillet 2011 au Festival d'Aix-en-Provence PRESENTATION Des médias et un public unanimes ont salué l'extraordinaire prise de rôle européenne de Natalie Dessay dans La Traviata de Verdi. L'artiste rôda en 2009 le rôle à Santa Fé, en obtenant un triomphe insensé, réservant sa prise de rôle européenne au légendaire Théâtre de l'Archevêché du Festival d'Aix en Provence durant l'été 2011. C'est Jean-François Sivadier, metteur en scène de théâtre parmi les plus en vue du moment, qui a conduit Natalie Dessay vers des sommets de théâtre et d'émotion. Balayant les conventions liées au rôle, Natalie Dessay fascine une fois de plus par l'intensité qu'elle apporte à un personnage plus proche de Piaf et des cabarets parisiens que des ors et des velours qui entourent habituellement le personnage de Violetta. Idéalement entourée par Charles Castronovo et Ludovic Tézier, Natalie Dessay offre une mort de Violetta suffocante d'émotion vraie. Les caméras de Virgin Classics étaient là pour immortaliser une soirée qui restera dans les annales du théâtre lyrique.