Traitant du programme de Cinéma des agrégations interne de Lettres classiques et de Lettres modernes, l'ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat.
Comme tous les clefs-concours Cinéma, l'ouvrage est structuré en trois parties :
Repères et analyses : le contexte historique et artistique de l'oeuvre.
Grandes thématiques : comprendre les enjeux du programme.
Outils : les éléments factuels et techniques indispensables.
To be or not to be est sorti aux États-Unis en 1942. Ernst Lubitsch avait quitté Berlin pour Hollywood depuis vingt ans, et le pays, après Pearl Harbor, entrait tout juste dans le conflit mondial. Le cinéma, lui, s'y risquait avec prudence ; seul Chaplin s'était autorisé jusque-là, avec son Dictateur, la plus extrême audace. To be or not to be prend d'autres voies, non moins drôles, non moins graves. Il raconte la résistance d'une troupe de comédiens, pareils à tous leurs semblables. Charmants, égoïstes, vaniteux, mais capables d'une minute à l'autre d'endosser l'habit des héros ou de danser sur un fil entre vie et mort. Pour les histrions, le monde en guerre est un théâtre et la scène un champ de bataille.
En son temps, To be or not to be fut peu ou mal compris, accueilli avec raideur par des critiques dont les films antinazis mettaient le goût à rude épreuve. Soixante-dix ans plus tard, le film vibre encore de ses paradoxes. Produit d'une époque troublée, il parle aux publics d'aujourd'hui comme à ceux d'hier. Incarnation de l'âge d'or hollywoodien, il joue avec ses normes, ses genres, ses limites.
Disons-le autrement : To be or not to be est devenu un classique, et comme tous les classiques, il a au moins deux histoires. L'une est ancrée dans son temps, liée aux circonstances historiques, artistiques, sociales et culturelles de sa production. L'autre, non terminée, est écrite au jour le jour par chaque nouvelle génération de spectateurs, éblouis par ce mélange unique de futilité, de drame et de profondeur.
Rohmer compte parmi les cinéastes qui ont su renouveler le cinéma français. Cinéphile prosélyte, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, il participe à la création de la Nouvelle Vague. Tout au long de sa filmographie, il conserve une indépendance et une originalité farouches, n'hésitant pas devant des genres décriés ou sous-estimés, le court-métrage, le film dit bavard, ou pire encore, le film de plage..., et il transforme chacun de ses essais. Alors, oui, les personnages parlent beaucoup dans Conte d'été, un film qui se déroule sur les plages de Dinard, mais c'est parce que le cinéaste croit à l'importance des sentiments et à celle du langage pour les explorer et en jouir. Rien de futile là-dedans. Sans doute même une grande subtilité, qui s'allie parfois au paradoxe : il y est question du hasard et du choix, du naturel et de l'artifice, de la variation et de la série, de la règle et du libre arbitre et, toujours, de l'intérêt que le cinéaste porte au féminin. Tant il est vrai que, profondément, Rohmer est animé par le goût de la beauté, par une haute idée du cinéma et par le respect de son spectateur. L'auteur Enseignante, Carole Desbarats a été directrice des études à La fémis, l'École nationale supérieure des métiers de l'image et du son. Elle est actuellement en charge de la diffusion des savoirs à l'École normale supérieure. Depuis longtemps, elle accompagne la réflexion des Enfants de cinéma sur la transmission du cinéma à l'école. On lui doit des essais sur Jean-Luc Godard, Atom Egoyan, Éric Rohmer, les larmes ou la violence au cinéma.
Tout pour réussir l'agrégation.