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Dans le but d'asseoir sa réputation auprès des voyous d'un quartier romain, Tommasino s'adonne à la violence. Devenu un de ces vitelloni, il mène une existence fulgurante. La prison puis la maladie sauront-elles le guider sur le chemin de la rédemption ? Le choix du réalisme, chez Pasolini, est moral et politique : la fugacité de ce destin, la brutalité d'une jeunesse égarée, interrogent le devenir de toute l'Italie d'après-guerre.
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(Texte provisoire) Récit d'un voyage entrepris au cours de l'année 1959 le long des côtes italiennes. Pasolini y développe une réflexion sur la vie et la mort que lui inspirent les grands ciels d'été et les plages étincelantes de soleil. Un Pasolini inhabituel, à la fis journaliste et poète, fort épris de son pays et de ses habitants.
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Des lettres arrivent par dizaines de Turin, de Florence, de Milan, de Naples, de Rome ou de Parme. Elles sont écrites par des mécaniciens, des lycéens, des ouvriers, des mères de famille, des bibliothécaires, des jeunes communistes, des catholiques. Elles adressent à Pasolini des remarques, des demandes, des questions. Toutes sortes de questions : la solution à un dilemme moral, des conseils de lectures, comment concilier engagement politique et vie de famille, un jugement sur l'Ulysse de Joyce, une définition de l'intellectuel engagé, un commentaire sur la tentative de suicide de Brigitte Bardot, la conception marxiste de la religion, Le désert rouge d'Antonioni, le fascisme, le chômage ou la représentation des ouvriers au cinéma... Et Pasolini de répondre, assidûment, souvent longuement, chaque semaine, dans les pages d'un magazine à grand tirage. Cette correspondance improbable existe : elle fut publiée dans l'hebdomadaire communiste Vie Nuove entre 1960 et 1965 sous la forme d'une rubrique sobrement intitulée « Dialoghi con Pasolini ».
La présente anthologie en reprend les échanges les plus marquants, qui permettent de saisir la singularité de cette expérimentation épistolaire, ses résonnances littéraires et politiques, mais aussi d'éclairer les intentions de l'écrivain-cinéaste, ses choix artistiques, ses analyses sur la censure, la sexualité, la religion, les avant-gardes, la littérature et le cinéma, au moment où il est en train de tourner Accatone, La Rabbia et L'Évangile selon saint Matthieu. Personnel mais collectif, spontané et théâtral, impliquant une diversité d'énonciateurs et de contradicteurs qui s'expriment en leur nom, ce courrier des lecteurs est comme le laboratoire de l'oeuvre en train de se faire : le lieu d'une pensée politique qui court-circuite le système de la parole autorisée et expérimente le langage comme une matière collective. -
Extra pure ; voyage dans l'économie de la cocaïne
Roberto Saviano
- Gallimard
- 16 Octobre 2014
- 9782070140497
"Se plonger dans les histoires de drogue est l'unique point de vue qui m'ait permis de comprendre vraiment les choses. Observer les faiblesses humaines, la physiologie du pouvoir, la fragilité des relations, l'inconsistance des liens, la force colossale de l'argent et de la férocité. L'impuissance absolue de tous les enseignements mettant en valeur la beauté et la justice, ceux dont je me suis nourri. Je me suis aperçu que la coke était l'axe autour duquel tout tournait. La blessure avait un seul nom. Cocaïne. La carte du monde était certes dessinée par le pétrole, le noir, celui dont nous sommes habitués à parler, mais aussi par le pétrole blanc, comme l'appellent les parrains nigérians. La carte du monde est tracée par le carburant, celui des moeurs et des corps. Le pétrole est le carburant des moteurs, la coke celui des corps." Après Gomorra, Roberto Saviano poursuit son travail d'enquête et de réflexion sur le crime organisé. Mais, cette fois, il sort du cadre italien pour penser à l'échelle mondiale. D'où le crime tire-t-il sa force? Comment l'économie mondiale a-t-elle surmonté la crise financière de 2008? Une seule et même réponse : grâce à l'argent de la cocaïne, le pétrole blanc. Pour le comprendre, Extra pure nous convie à un voyage du Mexique à la Russie, de la Colombie au Nigeria, en passant par les États-Unis, l'Espagne, la France et, bien sûr, l'Italie de la 'ndrangheta calabraise. Au fil de cette exploration, l'auteur raconte avec une puissance épique inégalée ce que sont les clans criminels partout dans le monde. Et il va plus loin encore, car c'est tout le fonctionnement de l'économie qu'il démonte impitoyablement.
Extra pure n'est ni une enquête ni un essai, ni un roman ni un récit autobiographique, mais tout cela à la fois et bien plus encore. Pour Roberto Saviano, c'est aussi l'occasion de s'ouvrir, de se confier, d'évoquer avec gravité et sincérité le danger et la solitude, le désir de mener une vie comme celle des autres et la détermination à poursuivre son combat.
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Les six pièces de ce recueil représentent l'ensemble de son théâtre paru à ce jour en Italie.
Calderón.
De la bourgeoisie à l'Armée rouge en passant par le quartier des prostituées et la clinique psychiatrique, Pasolini interroge notre histoire du théâtre.
Affabulazione.
Pasolini entre le mythe et l'histoire, hanté par le mythe - ici celui d'oedipe - et rattrapé par l'histoire. L'histoire a effacé les pères, ils ne sont plus incontournables, aucun désir de meurtre n'habite plus les fils, c'est donc le père qui devra tuer.
Pylade.
Après les Euménides, après le jugement des dieux qui l'absout, Oreste revient à Argos métamorphosé par son passage à Athènes où, pour la première fois de sa vie, il a assisté à un jugement édicté par les hommes et non par les dieux. Il va instaurer ce nouveau régime dans sa cité.
Porcherie.
Ce pourrait être l'histoire banale d'un fils de bourgeois attiré par des amours bizarres, si l'on n'y lisait aussi le drame d'une génération perdue dans l'Allemagne amnésique de l'après-guerre.
Orgie.
Les dernières scènes de la vie d'un couple, comme une Passion sans Judas, à deux. Ailleurs et dans un autre temps, c'eût été une grande histoire d'amour et de jouissance.
Bête de style.
Poésie et histoire s'affrontent : contre la violence de l'histoire et contre le poids des modèles hérités des pères et des maîtres, le poète clame des vérités impossibles.
Ttraduit de l'italien par Michèle Fabien, Titina Maselli et Alberte Spinette.
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"Poème filmique" en prose et vers, La Rage est le scénario intégral du film sorti en 1963 (dans une version raccourcie). Un commentaire lyrique qui mélange l'analyse sociale et politique à l'invective, l'élégie à l'épique, en les tissant avec des images des actualités, des matériaux d'archives et des photographies des faits marquants de son époque.
En interrogeant la société de son temps, le poète-réalisateur interroge aussi la nôtre. Dans ce texte, d'une brûlante actualité, on y retrouve le Pasolini le plus politique, le plus âpre et le plus clairvoyant.
« Pourquoi notre vie est-elle domine´e par le me´contentement, l'angoisse, la peur de la guerre, la guerre ? C'est pour re´pondre a` cette question que j'ai e´crit ce film, sans suivre un fil chronologique, ni me^me peut-e^tre logique. Mais pluto^t mes raisons politiques et mon sentiment poe´tique ».
Pier Paolo Pasolini.
Introduction de Roberto Chiesi.
Postface de Jean-Patrice Courtois.
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Théorie queer et cultures populaires : de Foucault à Cronenberg
Teresa De lauretis
- DISPUTE
- Le Genre Du Monde
- 10 Mars 2023
- 9782843033308
Teresa de Lauretis, figure importante des théories féministes et queer n'est connue en France qu'à travers la première édition aujourd'hui épuisée de ce livre qui rassemble des aspects fondamentaux de sa pensée. De Lauretis a été la première à utiliser le terme « Queer Theory ». Sa fréquentation de Freud, Gramsci, Foucault et Althusser, permet à de Lauretis de montrer le genre comme une représentation construite par des technologies sociales en même temps que subjectives par les individus. À partir de ses conceptions sur le genre, l'auteure a eu une forte influence sur les « cultural studies », en particulier pour le cinéma.
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Marcello Mastroianni a été pendant des décennies l'un des acteurs italiens les plus célèbres, également apprécié sur la scène internationale grâce aux rôles qu'il a interprétés pour Fellini et aux côtés de Sophia Loren. Un artiste aux multiples facettes avec plus de 80 films à son actif, un acteur caméléon capable d'entrer sans difficultés aussi bien dans des rôles dramatiques que comiques.
C'est l'un des hommes les plus fascinants de son temps, toujours en mouvement, incapable - comme il l'a déclaré lui-même dans une interview - de s'arrêter « sur quoi que ce soit... une femme, une passion, un rêve, un idéal ».
L'auteur retrace sa vie et sa carrière, en offrant au lecteur un portrait fascinant de l'homme derrière le mythe. -
Lettres luthériennes ; petit traité pédagogique
Pier Paolo Pasolini
- Points
- Points Document
- 15 Mars 2002
- 9782020533041
Durant l'année 1975, dernière de sa vie, pasolini, âgé de 53 ans, s'adresse dans le quotidien il corriere della sera, à un jeune homme imaginaire pour faire son éducation sociale et politique.
Ce dialogue ouvert prend de l'ampleur, et devient un véritable " petit traité pédagogique " au sujet de la presse, la sexualité, l'anticonformisme, la liberté, l'école, la télévision... il se prolonge par un poème et par différentes interventions dans lesquelles le cinéaste-écrivain exprime sa conception du monde et de la création, de la vie littéraire et de la participation politique. paradoxes ou déclarations provocantes alternent dans cet essai vibrant, où pasolini prend aussi le temps d'analyser en profondeur la vie sociale italienne.
Véritable bréviaire de la révolte, les lettres luthériennes s'inscrivent dans une lignée d'essais comme les écrits corsaires, l'expérience hérétique, descriptions de descriptions.
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(Texte provisoire) L'auteur fait le point sur son ouvre en évoquant souvenirs d'enfance, relations avec la presse et la justice. Il livre des clés sur son passage de l'écrit au cinéma, et sur quelques-uns de ses désirs les plus profonds.
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Pasolini par Pasolini
Jon Halliday, Pier Paolo Pasolini
- SEUIL
- Beaux Livres
- 4 Mars 2022
- 9782021478976
En 1968, alors que Pasolini terminait le tournage de Theorème, le journaliste Jon Halliday (alias Oswald Stack) interviewe pendant plusieurs semaines le cinéaste et poète pour qu'il approfondisse avec lui une sorte d'autoportrait personnel et intellectuel, et analyse en profondeur sa carrière littéraire et cinématographique et ses positions politiques. Un document exceptionnel sur l'artiste et l'homme.
Pasolini est à un tournant capital de son oeuvre et de sa vie. Sans avoir encore rencontré un très large public (que ses derniers films lui donneront), il est considéré, aux yeux du monde entier comme une figure majeure du cinéma, de la poésie, du roman et de la vie politique italienne, en tant qu'artiste novateur et observateur unique de l'Italie d'après-guerre. Source d'informations irremplaçables, notamment sur son enfance et sur la genèse de tous ses films, cet entretien n'a jamais été traduit, après sa double publication simultanée, en anglais et en italien. Une publication posthume en Italie (1992) ajouta des éléments concernant les films successifs, et notamment un entretien sur les Contes de Canterbury. Le traducteur ajoute un long chapitre en forme de postface qui rend compte des six dernières années de Pasolini, de ses films ultérieurs, de sa mort. De nombreux photogrammes, photos de plateau et photos d'archives illustrent la conversation.
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(Texte provisoire) Cet entretien inédit, donné au directeur de l'Institut culturel italien de New York, est celui d'un homme plus que jamais habité par la création sous toutes ses formes - littérature, théâtre cinéma -, mais aussi par un questionnement politique, celui qui agita l'Italie et l'Europe des années 1970 à nos jours.
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« Aujourd'hui je pense différemment certains événements de ma vie [...]. J'avais sans doute besoin à ce moment-là de cette longue exploration, de cette longue réflexion. Et puis, j'ai découvert que mes souvenirs ne se résumaient pas à un sentiment de mélancolie devant les choses qui, comme le temps, se sont enfuies. Ils me font aussi regarder devant moi, comprendre que je suis toujours là, encore surpris de ce qu'il peut m'arriver. » Ce livre est le résultat d'années de rencontres entre Ennio Morricone et le jeune compositeur Alessandro De Rosa. Il s'agit d'un dialogue dense et profond, qui parle de la vie, de la musique et des façons merveilleuses et imprévisibles dont ces deux arts entrent en contact et s'influencent l'un l'autre. Morricone raconte en détail son parcours : ses années d'études au conservatoire, ses débuts professionnels à la Radio Corporation of America (RCA) où il écrit et arrange de nombreuses chansons à succès, les collaborations avec des réalisateurs italiens et étrangers de premier plan : Leone, Pasolini, Bertolucci, Tornatore, de Palma, Almodóvar, jusqu'à Tarantino et son sacre aux Oscars en 2016, à l'âge de 87 ans.
Dans cet ouvrage, le maestro ouvre pour la première fois les portes de son atelier de création, en présentant au lecteur les idées qui sont au coeur de sa pensée musicale et qui font de lui l'un des plus brillants compositeurs de notre temps. Il révèle ce que composer signifie pour lui, quelle relation mystérieuse et ambivalente entretiennent la musique et les images des films, mais aussi l'urgence créatrice qui sous-tend ses expériences musicales pures, au-delà de son travail pour le cinéma.
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Figure du mouvement #MeToo, actrice, réalisatrice, Asia Argento se dévoile dans un livre témoignage sans concession, dicté par la liberté Fille du réalisateur Dario Argento et de l'actrice Daria Nicolodi, Asia a passé une enfance chaotique entre une mère violente et un père absent, totalement dévoué au cinéma. Cette absence de cadre a forgé chez elle, très jeune, un désir farouche de liberté que la vie - les hommes en particulier - n'a cessé de lui faire payer très cher.
Ses débuts dans le cinéma à 9 ans, ses rapports compliqués avec sa mère, sa découverte de l'amour et du sexe, tout comme celle de la drogue et des excès, sa carrière mais aussi les jeux de pouvoir et les rouages de l'industrie du 7e art... Victime parmi tant d'autres d'Harvey Weinstein, Asia Argento pose un regard lucide et sans complaisance sur sa vie et sur son monde, animée par la franchise de ton et la soif de liberté qui l'ont poussée à faire voler en éclats l'omerta qui y règne.
On connaissait ses films, on découvre une autrice, une forte personnalité qui parle d'elle et de notre société sans fard mais avec beaucoup d'humour, une conteuse véritable dotée d'un grand sens du rythme. C'est sa psychologue qui a conseillé à celle qui se qualifie souvent de survivante d'écrire pour se reconstruire. On ne peut qu'approuver.
Traduit de l'italien par Florence Rigollet. -
Une monographie sur ce grand maître du cinéma italien contemporain.
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Et si Marilyn était toujours en vie ?
Vivante et toujours lucide, une Marilyn Monroe âgée accepte l'interview d'un journaliste italien et retrace avec lui sa vie après des décennies de silence: de ses débuts sans scrupules à l'ivresse des sommets d'un extraordinaire succès, des amis intéressés aux amants plus ou moins sincères ; le tout dans une solitude noyée dans les médicaments.
Une approche originale et onirique du mythe Marillyn.
Goodbye, Marilyn parle de la condition féminine, du starsystem, et plus généralement d'une période historique marquée par de grands espoirs et de grandes tragédies.
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Johnny Guitare de Nicholas Ray
Piero Spila
- Gremese
- Les Meilleurs Films De Notre Vie
- 16 Mai 2024
- 9782366773606
Aimé, étudié et honoré par des réalisateurs cultes tels que Truffaut, Wenders, Almodóvar et Scorsese, « Johnny Guitare » est un film qui ne vieillit pas et, plus de soixante-dix ans après sa première vision, sait encore parler au public contemporain avec des thèmes toujours à l'ordre du jour (l'intolérance, le culte de l'oppression, la démocratie mise en péril). Ce volume analyse un western mystérieux et extravagant, mais aussi libérateur, anarchique, voué à l'utopie, marqué par les poisons du contexte politique dans lequel il est né (guerre froide, maccarthysme) mais surtout par la détermination farouche de la protagoniste, Vienna (Joan Crawford). Un destin, le sien, qui ressemble en partie à celui du réalisateur du film, Nicholas Ray, toujours incapable de trouver un accord avec les producteurs et par conséquent destiné à perdre la partie avec le diable (le succès, l'argent) avant même de commencer à jouer. « Johnny Guitare » est un western qui n'a pas grand-chose à voir avec les règles du genre mais qui renferme la flamme très vive de la magie du cinéma.
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"Faire des films, c'est aussi replonger par ses plus profondes racines jusque dans le monde de l'enfance..." : Bergman a souvent évoqué le monde de l'enfance mais toujours en tant qu'accès privilégié à la dimension de l'imaginaire, donc de la matière sauvage et irrationnelle des rêves, où se dissimulent les pulsions les plus secrètes et révélatrices du Moi. La force prodigieuse des créations visuelles et narratives du réalisateur suédois - le chevalier médiéval qui joue aux échecs avec la Mort ; un vieil homme et les fantômes de son enfance ; la dangereuse confrontation entre les identités de deux femmes ; un enfant qui lutte contre le Mal incarné par un évêque - dérive aussi du fait qu'elles s'insèrent dans un imaginaire riche d'une tradition littéraire et figurative qui s'étend jusqu'au vingtième siècle, puisant notamment sa source chez Strindberg et Ibsen. Depuis la fin des années 1930 jusqu'à sa mort, en 2007, Ingmar Bergman a été l'auteur d'une oeuvre immense qui s'est exprimée dans les mises en scène théâtrales, dans l'écriture dramaturgique et narrative mais surtout dans le cinéma avec la réalisation de presque 70 films qui lui offrirent une renommée internationale.
Dans ce livre, une sorte de guide analytique et historique du cinéma bergmanien, accompagné d'un important contenu iconographique basé presque exclusivement sur des photogrammes extraits des films de Bergman et choisis en rapport étroit avec le texte, sont examinées une à une toutes les oeuvres cinématographiques du maître suédois ; de Crise (1946) à Sarabande (2003), en passant par les classiques des années 1950 (Le Septième Sceau, Les Fraises sauvages), les films "de chambre" des années 1960 (Persona, L'Heure du loup), jusqu'à l'onirique Cris et Chuchotements, au film-fieuve Scènes de la vie conjugale et au magnifique film qui résume son oeuvre, Fanny et Alexandre. L'analyse de chaque film prend en compte sa matrice, son histoire entre vicissitudes et manipulations de la censure, son originalité et son autonomie tout comme ses connexions avec l'oeuvre complète du réalisateur. Et pour la première fois sont également traités, de manière exhaustive, ses films produits pour la télévision entre 1957 et 2000, qui restent "cinématographiques" à tous les effets.
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Voici la traduction française de Paura (2014), où Dario Argento, maître de l'horreur transalpine, se raconte ! Une autobiographie superbement écrite, qui se lit comme un roman. Le cinéaste revient sur sa vie privée, sa rencontre avec un fantôme, ses parcours artistiques, ses débuts dans la critique de cinéma, ses rapports avec Sergio Leone, Bertolucci, ses préférences pour Lang, Hitchcock, La Nouvelle Vague. Surtout, il détaille sa plongée dans le cinéma de genre, notamment le giallo, dont il a renouvelé et intensifié les codes avec L 'Oiseau au plumage de cristal (1969), Les Frissons de l'angoisse (Profondo Rosso, 1975) et Suspiria (1977)... Le livre nous ouvre grandes les portes de l'atelier du maestro de la peur et nous fait accéder aux secrets les mieux gardés de son oeuvre.
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L'Évangile selon Saint Matthieu et La Ricotta de Pier Paolo Pasolini
Marika Iannuzziello, Paolo Speranza
- Gremese
- Les Meilleurs Films De Notre Vie
- 28 Avril 2022
- 9782366772906
L'Évangile selon saint Matthieu, le film de Pier Paolo Pasolini le plus apprécié du public et de la critique et ayant eu le plus grand retentissement international, fut paradoxalement le plus "scandaleux" de la filmographie du poète-réalisateur. Le choix de l'intellectuel marxiste le plus célèbre et le plus controversé de faire vivre sur grand écran le plus important texte du Nouveau Testament, dans un pays marqué par de forts conflits idéologiques, fut reçu, selon certains, comme une provocation, une contradiction, voire une trahison de ses racines politiques et de ses idéaux. À sa sortie, néanmoins, L'Évangile selon saint Matthieu fit l'objet d'un consensus quasi unanime et contribua ainsi à entretenir le climat de dialogue et de tolérance instauré par le pape Jean XXIII - auquel l'oeuvre est dédiée - avec le concile Vatican II.
La Ricotta, première oeuvre de Pasolini liée au thème de la religion (épisode du film Ro.Go.Pa.G. de 1963), est la protagoniste du premier chapitre de ce livre.
Ce qui inspira les deux films et leur genèse, l'identification des lieux où ils ont été tournés, le choix audacieux des acteurs, tous non professionnels, les petites histoires et les anecdotes relatives au tournage, et enfin l'accueil de la critique italienne et internationale sont reconstitués et contextualisés dans cette monographie richement documentée qui peut réserver bien des surprises et de nouveaux éléments de connaissance même aux plus fins connaisseurs de la filmographie de Pasolini. -
«J'ai beaucoup risqué en écrivant Actes impurs et Amado mio. Je ne sais pas si les sujets si scabreux de ces deux récits sont suffisamment nécessaires et objectivés ; je suppose même que certains, si je disais le nom du péché... ne liraient peut-être même pas la première page du livre. Paolo et Desiderio luttent-ils assez contre leur amour ? Il est vrai, tant que la passion les consume, leur péché se consume avec eux ; mais au-delà de cette passion, où il n'y a que sensualité, qu'est-ce qui les justifie ? L'anormalité de leur amour est déjà une peine assez lourde, une condamnation à vie, c'est vrai ; mais suffit-il de souffrir pour se racheter ? »
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La Grande Bouffe d'Ugo T ognazzi ; ses grandes recettes & le film culte de Marco Ferreri
Ugo Tognazzi
- Éditions Séguier
- 4 Mai 2016
- 9782840496557
L'abbuffone a été publié en 1974, un an après la sortie de La Grande Bouffe.
C'est un véritable best-seller en Italie avec un nombre conséquent de rééditions. La première partie est consacrée aux souvenirs de l'acteur à travers quatorze chroniques ; ces chroniques se concluent par une recette, toujours associée au souvenir précédemment évoqué. Les chroniques sont suivies de trente-neuf recettes italiennes, toutes pimentées de commentaires mordants pour se terminer par un témoignage émouvant sur l'expérience du tournage de La Grande Bouffe et les quelques vingt-et-unes recettes du film.
La deuxième partie sera consacrée au tournage du film scandaleux, et comprendra les témoignages de ses principaux protagonistes. Plus loin seront analysées des carrières de T ognazzi et Ferreri.
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Sade et le cinéma ; regard, corps et violence
Alberto Brodesco
- Rouge Profond
- Debords
- 30 Octobre 2020
- 9782915083934
Le cinéma sadien se construit autour de deux interdits : la mort et la petite mort, l'orgasme.
Questionnant l'impasse de la représentation qu'implique l'adaptation de l'oeuvre de Sade au cinéma, Alberto Brodesco revient sur les enjeux esthétiques, thématiques, philosophiques et narratifs de la production écrite, pour mieux définir les dispositifs de vision élaborés par l'écrivain, lesquels vont mettre au défi l'art cinématographique. Son essai est une réflexion sur les passages de l'écrit à l'écran, sur les théories vouées à la relation entre images et violence, sur les tensions entre réflexion et perceptions sensorielles, sur le cinéma voué au corps... S'il met en avant Luis Buñuel, Pier Paolo Pasolini, Jess Franco, Jan Švankmajer, l'auteur puise dans de nombreux exemples internationaux.
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Michael Cimino a été l'un des noms les plus célèbres du cinéma américain entre les années soixante-dix et quatre-vingts. Mais, à une ascension fulgurante, a succédé une chute tout aussi soudaine, tout cela en l'espace de quelques années, faisant de lui un miraculé, puis un paria. Voyage au bout de l'enfer a attiré l'attention du grand public et celui de l'Academy. qui l'a récompensé avec 5 Oscars, tandis que l'échec commercial de La Porte du paradis a été tellement considérable qu'il a servi à sanctionner symboliquement la fin d'une époque, valant à son auteur un ostracisme inflexible de la part des producteurs et accélérant la fin de sa carrière.
Et pourtant Cimino incarnait une figure d'artiste très particulier, cultivé et visionnaire, perfectionniste jusqu'à la paranoïa, partisan d'un cinéma résultant d'une synthèse extrême entre l'emphase spectaculaire du Hollywood classique et une conception personnelle d'une très grande originalité. Excentrique et têtu. Cimino a failli parce que différent des grands noms de Hollywood : isolé et ambitieux, arrogant parce qu'orgueilleusement convaincu de ses propres capacités, obsessionnel jusqu'à friser la pathologie. Son cinéma, anachronique avec candeur, fait d'amples structures narratives et d'une direction maniaque des acteurs et des figurants, n'a jamais laissé indifférent mais a toujours provoqué d'âpres débats et polémiques, même pendant les quelques années de son grand succès international.
Ce livre, enrichi de nombreuses illustrations et se terminant par une interview du réalisateur, jamais publiée, n'a pas pour objectif de revaloriser l'oeuvre d'un auteur qui aurait pu devenir immortel, mais qui a fini tristement aux oubliettes. Il tente, au contraire, une analyse soignée de son travail pour aller au-delà de l'anecdote et du scandale qui. à partir de La Porte du paradis, ont influencé l'objectivité de nombreux juges sur son cinéma et sur sa vie.