« Prendre un taxi ? Pour où ? » C'est l'interogation que Philippe Azoury prend pour fil conducteur de ce court livre de notes, de conversations, de rapprochements musicaux et littéraires sur le cinéma de Jim Jarmusch.
Dans sa langue d'écrivain-journaliste, il évoque un cinéaste toujours insaisissable 37 ans après le premier de ses 14 films, dont Dead Man, Ghost Dog, Broken Flowers ou Only Lovers Left Alive.
De New York au Maroc ou à la Louisiane, à Detroit, à Paterson (lieu et titre d'un nouveau film qui sortira fin décembre), ce livre est une déambulation avec Jim Jarmusch, nourri de quelques longues rencontres avec le cinéaste et de tous les fantômes qui lui ouvrent la route.
Les épisodes de la vie de Garrel dont il a fait l'essence de ses films sont connus :
Sa rencontre avec Nico, chanteuse et égérie warholienne, le souvenir des électrochocs, de l'asile, des addictions... A travers des films comme Les Amants réguliers, L'Enfant secret, La Cicatrice intérieure, J'entends plus la guitare... C'est le couple comme récit que le cinéma de Garrel interroge. Depuis 1991, il n'y avait plus eu d'études sur son cinéma, alors même que ses derniers films éclairent d'un jour nouveau son rapport au temps, à la mémoire, à la présence. Philippe Garrel, en substance, est une suite d'essais de Philippe Azoury nourris d'interviews et de rencontres avec le cinéaste, mais aussi d'une connaissance approfondie, quotidienne, de ses films.
Fin connaisseur de l'oeuvre de Jean Eustache, sur lequel il a déjà écrit à plusieurs reprises, Philippe Azoury trace le portrait d'un cinéaste torturé chez qui la vie et l'oeuvre sont nouées de manière inextricable, et dont les films servent encore aujourd'hui d'éducation sentimentale.
De son compagnonnage avec les Cahiers du cinéma dans les années 1960 jusqu'à son suicide en 1981, ce livre suit l'itinéraire atypique de cet héritier de la Nouvelle Vague et explore les formes et les motifs de son cinéma.
Le « Paris underground » de la fin des années 1970 raconté par le cinéaste espagnol Adolpho Arrietta Moins connu que Jean Eustache, Philippe Garrel ou Marguerite Duras, dont il fut l'ami, Adolpho Arrietta est pourtant l'un des grands cinéastes underground des années 1970-1980.
L'univers de ce magicien du cinéma, digne héritier de Jean Cocteau, va de Madrid à Paris, mais aussi de Jean Marais à Enrique Vila-Matas, des Cahiers du cinéma aux Gasolines : toute une histoire légendaire, à la fois glamour et fauchée, qui revit ici avec brio.
Le livre est constitué d'un long entretien réalisé en juillet 2009 à Madrid par Philippe Azoury. Durant trois jours, leur dialogue a creusé la fabrication de Flammes (1978). Ensemble, Azoury et Arrietta évoquent les autres films du cinéaste mais surtout tout un monde, une conception poétique, libre, frondeuse de faire du cinéma comme on vit. De la théorie à la pratique, d'une époque à une autre, cet ouvrage permet au lecteur de se plonger dans le cinéma et la culture de la fin des années 1970.