Quand le cinéma et la vie s'allient pour fabriquer du romanesque féroce, l'oeil de l'écrivaine s'allume. Qu'ont en commun "Les Oiseaux", "Marnie", "Body Double", "Working Girl", "Le Bûcher des vanités" et "Cinquante nuances de Grey" ? Autrement dit, deux indéboulonnables classiques d'Alfred Hitchcock, la bande image des années 1980 et le plus grand phénomène de porno-soft de notre époque ? Leurs héroïnes : Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson, trois femmes activement disparues de mère en fille...
Sur le mode d'une narrative non-fiction réinventée, Hélène Frappat signe une enquête arachnéenne sur le réel proprement surréaliste d'une lignée de stars hollywoodiennes maudites. Et nous fait *voir* comme jamais ce que nous avions pourtant sous les yeux *depuis le début*.
La carrière de ce réalisateur italien (Rome 1906 - id 1977) débute sous le signe du fascisme avec une trilogie de 1941 à 1943 : La nave bianca, Un pilota rit orna et L'uomo della croce. Une deuxième période commence en 1945 avec Rome ville ouverte que suivent : Païsa (1946), Allemagne année zéro (1948), Onze Fioretti de François d'Assise (1949), Europe 51 (1952). Avec Ingrid Bergman s'ouvre la période des chefs d'oeuvre : Voyage en Italie (1953), India (1958), Le Général Della Rovere (1959), Viva l'Italia (1961). Vient enfin la période tournée vers la télévision : L'Âge de fer (1964), La Prise du pouvoir par Louis XIV (1966).
Toni Servillo est un acteur total : il mène une double vie entre cinéma et théâtre, aussi épris de mise en scène que de son propre jeu. Alter ego du cinéaste Paolo Sorrentino, ils ont tourné ensemble de grands succès comme Il Divo, récompensé au Festival de Cannes ou encore La Grande Bellezza, oscarisé Meilleur Film étranger en 2014. La carrière de T oni Servillo est jalonnée de rôles très différents mais toujours ancrés dans l'histoire de l'Italie, lui conférant une place centrale dans le cinéma italien actuel. Depuis la fin de la « comédie à l'italienne », dans les années 1970, le public français a souvent enterré, à tort, le cinéma italien. Or voilà que renaît l'un de ses « monstres », qui en réactive la fonction originelle : montrer et avertir. Et que nous montre le monstre Servillo ?