Georges Rouquier revient à Goutrens, dans l'Aveyron, pour filmer à nouveau la famille de Farrebique (1946). Trente huit ans après, le monde rural a changé. L'agriculture est devenue une industrie, il faut s'agrandir ou disparaître. La terre de la ferme de Biquefarre est en vente, qui l'achètera ?
Un cavalier mystérieux fait escale dans une ferme isolée, un dandy urbain se fait passer pour un mari modèle, un prisonnier naïf se voit accorder une permission grâce aux stratagèmes de sa femme, un fils à maman pleutre est chargé de défendre l'honneur de sa soeur... Huit sketches, ou autant de manières de rire des obstacles qu'hommes et femmes se plaisent à dresser entre eux.
Le film marque d'abord la rencontre d'une pléiade d'acteurs magnifiques que sont Madeleine Robinson, Lili Palmer, Marie Laforêt, Louis Jourdan et Georges Wilson, dans un scénario tiré du roman éponyme de Julien Green. La mise en scène millimétrée de Léonard Keigel, la direction photo de Nicolas Hayer, concourent à des scènes d'anthologie, comme la descente d'un escalier monumental par Lili Palmer, la course nocturne de Louis Jourdan sur un tas de charbon, ou les jeux de miroir. On n'oubliera pas la l'intensité de la musique d'Arnold Schonberg.
En rupture de famille, le héros, se retrouve au bord du bassin de construction du paquebot "France". Embauché comme caréneur, il connaît la difficile condition des ouvriers des chantiers. Un inconnu lui viendra en aide, l'initiera à la guitare (à l'écran comme à la ville), et une secrétaire du chantier, fraîche et simple, lui offrira son amour.
Le film évoque la situation géopolitique du Moyen-Orient de l'époque : mobilisation des troupes britanniques autour du Canal de Suez alors que Mussolini s'apprête à envahir l'Ethiopie. Film d'épopée, plein d'héroisme et de passion amoureuse, avec la présence de la star européenne de l'époque Kate de Nagy. Une configuration qui paraît surréaliste aujourd'hui mais qui fait pourtant partie de l'histoire de la région, et de l'époque coloniale.
Le prince de Galles est un grand amoureux des "cocottes" en cette fin du XIXe siècle. La petite histoire rejoint la grande, à un moment où l'Angleterre, où règne pourtant une famille "de sang allemand", se rend compte que la puissance qui la menace n'est plus une France avide de paix et de compromis, comme à Fachoda, mais une Allemagne arrogante avide de suprématie maritime et coloniale. Le futur Edouard VII jouera un rôle essentiel dans le rapprochement, et sa disparition déclenchera la guerre.
Dans un petit village, le quotidien de la famille Lepic est rempli par les conflits entre Madame Lepic et son plus jeune fils, surnommé Poil de carotte, présenté par sa mère comme la pierre de son calvaire. Il est son souffre douleur et elle s'emploie avec une joie mauvaise à le réprimander, à l'accuser, à le rabaisser. Poil de carotte va chercher refuge auprès de son père, plus bienveillant, mais hélas taciturne et égoïste...
Pendant un an, Georges Rouquier a partagé la vie d'une famille paysanne, ses peines et ses joies. L'installation de l'électricité quand arrive la neige, la naissance d'un enfant alors que s'éveille la terre, la menace de l'orage, la moisson, l'amour naissant , Farrebique est le chant du quotidien qui se mêle à la symphonie des quatre saisons. Rouquier retournera à Goutrens trente-huit ans plus tard pour rendre compte de l'évolution du monde rural.
Dita Parlo, après quinze ans d'absence au cinéma, fait son grand retour aux côtés de Michel Subor dans La Dame de pique, adaptation de la nouvelle de Pouchkine par Julien Green et Eric Jourdan. Elle y interprète la Comtesse Anne Fedotovna qui vit retirée à Saint-Pétersbourg après avoir fui la Révolution Française. Jadis obsédée par le jeu, elle en a conservé une martingale infaillible mais mortifère pour ceux qui l'utilisent.
L'oeuvre cinématographique de Philippe Haudiquet couvre 20 ans de vie rurale française. Elle constitue par la densité de son contenu et par la démarche cinématographique qui l'anime, l'une des références les plus marquantes de l'ethnographie paysanne. Après une carrière de critique de cinéma, Philippe Haudiquet a commencé à tourner dès le début des années 70 en Occitanie, dans le Luberon, participant à l'essor naissant d'un mouvement "occitan" du cinéma français. Il réalisa pendant plusieurs années de nombreux documentaires militant au plus près de la lutte du Larzac, notamment ses deux longs métrages Gardarem lo Larzac (1974) et Les Bâtisseurs-Larzac 75-77 (1978). Philippe Haudiquet s'est ensuite tourné vers les paysages du nord de la France où il est allé filmer les derniers moulins en activité ou la culture de la betterave. Il a dédié sa carrière de cinéaste aux traditions paysannes en péril dans toute la France, menacées par l'industrie militaire ou bouleversées par l'exode.
Mai 1944, en Provence, une jeune femme juive fuyant les persécutions nazies, confie sa petite fille de trois mois à un inconnu, Mathieu, un berger solitaire qui l'élèvera seul. Une fois la guerre finie, il partira avec elle, à la recherche de la mère. Une recherche qui durera plus de vingt ans et qui les conduiront dans plusieurs pays de l'Europe. Pitchi Poï est une performance à la fois filmique et télévisuelle, impliquant seize réalisateurs coordonnés par Jacques Krier sur un scénario de François Billetdoux.
A la veille de la seconde guerre mondiale, Marcel L'Herbier rend hommage à "La Royale". Les officiers supérieurs ne sont pourtant pas exempts de rivalités haineuses, jusque sur la passerelle de commandement. L'héroïsme, la droiture et l'esprit de sacrifice triompheront pourtant selon un scénario à suspens plein de rebondissements. La beauté et l'interprétation d'Annabella au milieu des grands acteurs du cinéma français des années 30, la figure sombre de Pierre Renoir, comme la gouaille de Roland Toutain, en sont de grands moments.
Le Grand cirque Calder 1927 1927, c est comme son nom ne l'indique pas, un cirque miniature. Ce "film de copain" de Jean Painlevé est le premier tourné sur le célèbre cirque que Calder fabrique à Paris entre 1926 et 1931. C'est aussi le plus complet avec un total de vingt-huit attractions. Painlevé veut donner du cirque "la vision d'un spectateur, moyennement placé", d où l'économie de gros plans, de mouvements de caméra. Peu orthodoxe, ce parti pris de tourner un "document" n'a pas toujours été compris à l'époque. Painlevé proposa à Calder de retravailler le film, d'en faire un "vrai" documentaire en insérant des prises de vue de spectateur.
Sous l'identité d'une de ses victimes, un bourreau nazi se cache en Israël. Il y connaît un amour sincère, mais un jeune sociologue américain enquête sur le camp de concentration dont l'imposteur serait le seul rescapé.
Ce pack contient 2 programmes :
- La Rosière des Halles (film, 1935, 85') :
Célestine arrive de sa campagne pour être la cuisinière d'une femme du monde. Elle éveille l'intérêt du mari, auteur dramatique en panne d'inspiration, pour son vocabulaire et celui de ses amis, des costauds des Halles.
- Destin des Halles (documentaire, 2005, 52') :
L'histoire architecturale des Halles, de la destruction des pavillons Baltard aux multiples projets de rénovation, est fortement marquée par les aléas politiques. Ce documentaire relate cette histoire mouvementée par le biais d'entretiens avec des protagonistes : architectes, intellectuels et politiques.
Maya, mot d'origine hindoue qui signifie "illusion" sert de trame au récit qui se déroule dans un quartier portuaire de prostituées. Ainsi lorsque Bella pense trouver l'homme qui saura l'aimer pour ce qu'elle est, elle devra se résigner à lui donner l'illusion de vivre un rêve.
Raoul Ruiz et ses complices rendent hommage à Jean Painlevé avec un chat, un poisson, un poisson-chat. Il pose la question : "l'hybridation permet-elle de résoudre la guerre des espèces ?" ou encore démontre qu'il est impossible de compter le nombre de poissons dans un aquarium, à travers une approche surréaliste des questions scientifiques.
Une collection de courts-métrages étranges mêlant la science à l'avant-garde cinématographique. Jean Painlevé est l'auteur de plus de 200 films, entre recherche scientifique et esprit rebelle de l'avant garde. A l'affût de leçons d'humanité dans l'animalité, il a su utiliser les technologies les plus pointues de son époque.
Une collection de courts-métrages étranges mêlant la science à l'avant-garde cinématographique. Jean Painlevé est l'auteur de plus de 200 films, entre recherche scientifique et esprit rebelle de l'avant garde. A l'affût de leçons d'humanité dans l'animalité, il a su utiliser les technologies les plus pointues de son époque.
1934, Somalie italienne. Le jeune secrétaire d'une plantation tombe amoureux de la fille de son patron, mais celui-ci s'oppose à cette union.
Un jeune avocat se trouve par son imprudence et plus encore par sa naiveté engagé dans une affaire des plus louches. Croyant défendre un pauvre bougre de domestique, il devient la victime d'un bandit international : Mister Flow, et de sa complice Héléna.
Révulsé par le côté "théâtre filmé" des premières années du cinéma, Louis Delluc prône ici la rupture : les prises extérieures, les gros plans, les séquences brèves, l'immersion dans la vraie vie. L'absence de la parole oblige la mise en scène, le regard caméra, le cadrage, le jeu d'acteur à suggérer ce qu'on se contentera paresseusement de dire avec l'arrivée du parlant. Cependant, les meilleurs réalisateurs sauront retrouver ces suggestions dans des scènes quasi muettes. C'est pourquoi on ne se lasse pas de voir et de revoir les films de Delluc.