Quelle image du futur Blade Runner de Ridley Scott a-t-il inventée ? Pour quelle raison Pier Paolo Pasolini a-t-il préféré tourner L'Évangile selon saint Matthieu en Italie après des semaines de repérage en Palestine ? Comment Jacques Demy et son décorateur Bernard Évein ont-ils métamorphosé la ville de Rochefort ? Pourquoi les plafonds sont-ils aussi bas dans Le Procès d'Orson Welles ?
Ce livre propose aux cinéphiles comme aux futurs professionnels du cinéma d'approcher les grands enjeux du décor. Particularités du cinéma vis-à-vis du théâtre et de l'architecture, incidences du tournage en studio ou en décors naturels, représentations du passé et du futur, trucages analogiques et numériques... Autant de grands thèmes qu'aborde Jean-Pierre Berthomé avant de consacrer treize études de cas à des films exemplaires de l'histoire du cinéma.
Spécialiste du décor de cinéma, Jean-Pierre Berthomé a écrit plusieurs livres et donné de nombreux enseignements, en France ou à l'étranger, sur ce sujet. Il est aussi l'auteur d'ouvrages sur Jacques Demy, Orson Welles ou Max Ophuls.
Non content d'être l'un des réalisateurs les plus talentueux et adulés de sa génération, Quentin Tarantino est peut-être le cinéphile qui sait le mieux parler de films et transmettre sa passion incandescente pour le cinéma. Ayant fréquenté dès son plus jeune âge les salles obscures, c'est au Hollywood des années soixante-dix, celui de ses années décisives de formation, qu'il consacre plus particulièrement Cinéma spéculations - un director's cut aussi intellectuellement rigoureux que joyeusement exubérant. Mêlant histoire personnelle, anecdotes truculentes, analyses et critiques de films, Cinéma spéculations offre au lecteur, entraîné par la verve unique et grisante de Quentin Tarantino, une fascinante leçon de cinéma et de vie.
L'histoire du septième art est jalonnée de récits incroyables, de making-of vertigineux, de tournages dantesques où rien, ou presque, ne s'est passé comme prévu. Nouvelle collection de livre de poche, « Il était une fois... » se propose de raconter ces petites histoires qui se cachent derrière la grande. Et pour étrenner cette nouvelle collection, quel autre chef-d'oeuvre que l'abyssal Shining de Stanley Kubrick ? Film retors d'un cinéaste démiurge, nourrissant encore les fantasmes les plus fous et les théories les plus élaborées, Shining n'a jamais perdu de son pouvoir de fascination sur le spectateur. Ici, Delphine Valloire nous entraîne sur les traces de la création d'un film-monstre. Un récit en forme de partie d'échec géante et redoutable, à la recherche de l'histoire derrière l'histoire...
SCÉNARISTE DE TRUFFAUT, RÉALISATEUR, HOMME DE TÉLÉVISION, COMPAGNON DE GODARD, CHABROL & BIEN D'AUTRES...
DÉCOUVREZ CLAUDE DE GIVRAY, L'HOMME DE L'OMBRE DE LA NOUVELLE VAGUE, ET PLONGEZ DANS 50 ANS D'HISTOIRE DE CINEMA FRANÇAIS !
Né en 1933, spectateur assidu des séances du Quartier latin et du studio Parnasse, il y rencontre ceux qui constitueront plus tard la bande des Cahiers, futurs fondateurs de la Nouvelle Vague, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Éric Rohmer, et surtout François Truffaut, Mais Claude de Givray ne fut pas seulement un cinéphile invétéré, critique aux Cahiers et à Arts, il fut aussi le metteur en scène de quatre longs-métrages remarquables, le scénariste de François Truffaut, avant de travailler à la télévision pour y devenir réalisateur de documentaires et de fictions, et enfin directeur de la fiction de TF1. C'est le parcours de cet acteur d'une histoire du cinéma et de la télévision que Frédérique Topin reconstitue au travers de cet ouvrage.
Quand le cinéma et la vie s'allient pour fabriquer du romanesque féroce, l'oeil de l'écrivaine s'allume. Qu'ont en commun "Les Oiseaux", "Marnie", "Body Double", "Working Girl", "Le Bûcher des vanités" et "Cinquante nuances de Grey" ? Autrement dit, deux indéboulonnables classiques d'Alfred Hitchcock, la bande image des années 1980 et le plus grand phénomène de porno-soft de notre époque ? Leurs héroïnes : Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson, trois femmes activement disparues de mère en fille...
Sur le mode d'une narrative non-fiction réinventée, Hélène Frappat signe une enquête arachnéenne sur le réel proprement surréaliste d'une lignée de stars hollywoodiennes maudites. Et nous fait *voir* comme jamais ce que nous avions pourtant sous les yeux *depuis le début*.
Comment faire un cinéma authentique, innovant et particulier tout en s'inscrivant dans une économie qui s'affranchit des lourdeurs de l'industrie? Comment tourner à tout prix sans renoncer à ses ambitions artistiques? C'est là le credo de toute une vie: celle du cinéaste Paul Vecchiali qui, à l'instar de son ami Jean-Luc Godard, a continué jusqu'à sa mort, en janvier 2023, à l'âge de 92 ans, à produire et réaliser en toute indépendance l'une des oeuvres les plus monumentale et singulière de l'histoire du cinéma, réalisant en soixante et un ans de carrière 32 longs métrages de cinéma et 45 téléfilms.
À la fois manuel pratique de production, ode au travail en équipe et analyse filmique détaillée et exhaustive - pour chaque film, sa genèse et les éléments remarquables de son écriture assortis d'une «note de dégustation» -, ce livre s'adresse à toutes celles et ceux qui veulent réaliser un film à petit budget et, bien plus largement, à tous les amoureux du cinéma.
Paul Vecchiali a lu, validé et préfacé le manuscrit de ce livre peu avant sa mort. Le critique et cinéaste Serge Bozon en a écrit la post-face. Jérôme Soubeyrand, lui-même acteur, scénariste et réalisateur, a travaillé sur les derniers films de Paul Vecchiali. Grâce à leur complicité, la «leçon de cinéma» opère comme un passage de flambeau.
S'appuyant sur des archives et de nombreux témoignages, ainsi que sur des analyses de films, ce livre révèle les rapports politiques et financiers unissant Hollywood avec le Pentagone mais aussi la CIA. À travers des blockbusters financés par le département de la Défense tels que Transformers, Terminator ou Top Gun, Alford démontre comment l'industrie du cinéma se place au service d'une idéologie pro-armée glorifiant l'image des États-Unis. De même, des films dits critiques (Les Rois du désert ou Avatar), bien que d'une façon plus subtile, n'en remplissent pas moins une fonction similaire. Nouvelle édition actualisée et augmentée d'une préface inédite de l'auteur.
Au début des années 1970, Pasolini renforce sa réflexion sur la société de consommation et met en crise son présent de manière provocante avec la Trilogie de la vie : elle apparaît aujourd'hui comme la synthèse de toutes les réflexions de Pasolini sur l'érotisme et la sexualité. À partir de la Trilogie de la vie, l'autrice trace un parcours à travers l'oeuvre du poète-cinéaste le plus subversif d'Italie et ne cesse de questionner la portée révolutionnaire du désir en apportant une réflexion sur le modèle hétéronormé, sur l'homosexualité et sur la féminité, en particulier à travers le personnage de Zoumourroud dans Les Mille et Une Nuits : une femme qui renverse le patriarcat.
ALORS QUE LE CENTRE POMPIDOU LUI CONSACRERA UNE RÉTROSPECTIVE EN MARS 2023, IMMERGEZ-VOUS DANS LE CINÉMA DE JOANNA HOGG, FIGURE MAJEURE DU CINÉMA INDÉPENDANT ANGLO-SAXON, MÉCONNUE EN FRANCE JUSQU'À LA SORTIE DE SON DIPTYQUE THE SOUVENIR.
POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANCE, L'ENSEMBLE DE SON OeUVRE SE DEVOILE DANS UN LIVRE INÉDIT.
Auteur d'une oeuvre aussi personnelle que singulière, Joanna Hogg a été révélée tardivement au public français grâce au diptyque The Souvenir sorti en salles début 2022. Pourtant, la réalisatrice anglaise a déjà signé quatre autres longs métrages, dont son dernier opus, The Eternal Daughter, présenté à la Mostra de Venise cette année. Une oeuvre passionnante dont la singularité méritait qu'on lui consacre ce livre qui s'appuie essentiellement sur des documents visuels esquissant, en creux, un portrait de l'artiste.
Comment fabrique-t-on une image au cinéma/de cinéma/en cinéma ?
Avec quels outils, bien sûr - comment et pourquoi choisit-on une caméra, tel panel d'éclairages et de machinerie, telle sensibilité de pellicule, etc. - mais aussi avec qui - le réalisateur, le chef décorateur, les acteurs, sa propre équipe « image »... -, quand - en amont , pendant, ensuite, jusqu'à l'étalonnage - et évidemment, pourquoi ?
Pourquoi telle image plutôt que telle autre, pourquoi tel format de cadre, pourquoi une caméra fixe ou en mouvement, pourquoi tourner au printemps ou en hiver, pourquoi maquiller une peau ou pas, jusqu'à où peut-on aller trop loin et qui/quoi le permet ? Qui et quoi se cache derrière ces ombres et lumières mouvantes sur l'écran, comment métamorphose-t-on le désir d'un cinéaste en visible pour tous ? Des chefs opérateurs - Céline Bozon, Sébastien Buchmann, Caroline Champetier, Rémy Chevrin, Benoît Delhomme, Jean Marie Dreujou, Agnès Godard, Éric Guichard, Julien Hirsch, Romain Lacourbas, Philip Lozano, Hélène Louvart, Claire Mathon, Gilles Porte, Julien Poupard, Jonathan Ricquebourg, Frédéric Savoir, Myriam Vinocour, qui ont entre autre travaillé avec Maud Alpi, Jean-Jacques Annaud, Xavier Beauvois, Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, Stéphane Batut, Claire Denis, Mati Diop, Marc Dugain, Jean-Luc Godard, Alain Guiraudie, Mikhaël Hers, Eliza Hittman, Christophe Honoré, Claude Lanzman, Ladj Ly, Jean-Bernard Marlin, Nicolas Pariser, Jacques Perrin, Alice Rohrwacher, Colombe Savignac et Pascal Ralite, Céline Sciamma, Julian Schnabel... - parlent de leur métier avec précision, simplicité et passion.
L'enfer de Dante compte neuf cercles. Hollywood pourrait assurément être le dixième. Périssent vos rêves de gloire sur grand écran, le star-system n'est en effet qu'une comédie jouée par des dieux tragiques en proie aux pires démons. Dans la cité des anges, rien n'est ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Tout est chaos et hideur, misère, fureur et malheur. La mort violente côtoie la vie facile. La drogue, l'alcool et la débauche s'invitent sans cesse au festin du succès. L'aliénation voisine avec l'adulation des masses. La grâce est suivie comme son ombre par la disgrâce. Vous qui entrez dans ce monde immonde, abandonnez tout espoir. Vous ne trouverez que souffrance et désillusion.
Pourquoi diable en est-il ainsi dans le plus céleste des royaumes terrestres? Voyageurs assez téméraires pour ne pas craindre les brûlures de la vérité, enfoncez-vous dans la vallée de larmes qu'est l'univers implacable des icônes de l'image et vous saurez ce que tant d'inconscients ignorent: pouvoir, réussite, cinéma, les sources magiques auxquelles s'abreuvent vos idoles sont toutes empoisonnées.
Vous qui entrez dans cet ouvrage, n'abandonnez pas toute espérance. Au bout de votre périple au coeur des ténèbres, vous découvrirez une lumineuse consolation: la clef de l'une des plus fascinantes énigmes de notre civilisation.
Le numéro de mai des Cahiers répond comme chaque année présent au rendez-vous cannois. Un passage en revue des différentes sélections, de la compétition aux sections parallèles permet de voir se dessiner ce qu'il y a de plus prometteur dans la saison cinématographique à venir. Parmi les cinéastes dont nous attendons impatiemment les films, certains partagent avec nos lecteurs des documents de travail inédits : esquisses de Marco Bellocchio pour L'Enlèvement et repérages de Jean-Luc Godard pour un court métrage posthume, Film annonce du film « drôles de guerres », dont nous dévoilons quelques images exclusives.
A l'occasion de cette sélection particulièrement abondante en premiers films, les Cahiers reviennent avec des jeunes et anciennement jeunes créateurs sur ce que cela représente d'ouvrir sa carrière sur la Croisette.
Cette actualité n'éclipse pas pour autant la réjouissante sortie de l'un des films les plus stimulants de l'année, Trenque Lauquen, de l'Argentine Laura Citarella, qui nous a accordé un long entretien. A ses côtés dans le cahier critique, les nouveaux films de Kelly Reichardt et Alexander Sokourov.
Spécialiste de SFX, Doug Chiang, collaborateur de George Lucas, Steven Spielberg, James Cameron ou Robert Zemeckis vient prolonger l'enquête hollywoodienne du numéro d'avril livrant les secrets de son métier dans notre rubrique Au travail.
Au sommaire :
Éditorial Lumière !... ou pas par Marcos Uzal Événement Cannes 2023 Promesses cannoises par Olivia Cooper-Hadjian, Fernando Ganzo et Charlotte Garson Non-compétition officieuse Le Carnet d'image par Nicole Brenez et Fabrice Aragno Une quête d'instabilité entretien avec Todd Haynes La méthode Haynes par Olivia Cooper-Hadjian Un ticket pour l'Afrique par Élisabeth Lequeret Moretti vu de Rome par Cristina Piccino Enfance retrouvée entretien avec Ana Torrent Premier contact par Yal Sadat Quinze jours ailleurs entretien avec Julien Rejl Croquis d'un rapt par Marco Bellocchio Mais aussi :
Film du mois Cahier critique Journal DVD / Ressorties Livres Au travail Avec les Cahiers
Né en 1961 en Californie, Todd Haynes appartient aujourd'hui, aux côtés de cinéastes tels que Kelly Reichardt et Gus Van Sant, à une famille de cinéastes indépendants américains, grandis au coeur de la contre-culture. S'il s'amuse à dire qu'il a découvert le cinéma à travers la figure éminemment populaire de Mary Poppins, l'ensemble de son oeuvre - débutée alors qu'il n'a que 17 ans avec un court métrage au titre volontairement provocateur, "The Suicide" - retourne méticuleusement les mythes fondateurs de l'Amérique. Dès "Superstar : The Story of Karen Carpenter", moyen métrage qui revient sans fard sur le destin de la chanteuse iconique au moyen de poupées Barbie - achevé en 1987, mais interdit dès sa sortie - et Safe, second long métrage dans lequel Haynes dirige l'actrice Julianne Moore pour la première fois, en 1995, le cinéaste, ouvertement gay, questionne les normes, sociales, sexuelles, artistiques, pour mieux les dépasser. Concevant le cinéma comme l'art de l'artifice, Todd Haynes signe des mises en scènes flamboyantes. Mêlant fascination du sujet et puissance du cinéma, il interroge les figures artistiques les plus éminentes du 20e siècle - Rimbaud, Genet, Dylan, le Velvet Underground, mais aussi le glam rock à travers le long métrage "Velvet Goldmine", en 1998, ou encore le genre du mélo, en s'inspirant de Douglas Sirk dans "Loin du Paradis", en 2002 - et à travers elles, la relation à nos identités. En 2015, Todd Haynes dirige Cate Blanchett et Rooney Mara dans "Carol", qui remporte la Queer Palm au festival de Cannes. Il est l'auteur de seize films et s'apprête à tourner son nouveau long métrage.
Le livre présente un essai d'Amélie Galli, des entretiens réalisés par Judith Revault D'Allonnes avec Todd Haynes, et un ensemble de documents de travails, dessins et photographies de plateau issus des archives de Todd Haynes.
L'essayiste Youssef Ishaghpour a publié en 2001 un Orson Welles en trois volumes qui est resté depuis un livre de référence. Au moment de sa mort en octobre 2021, il préparait depuis 20 ans un monumental ouvrage sur les films de Jean-Luc Godard, lui aussi disparu moins d'un an plus tard. Voici donc cette encyclopédie où l'auteur rend compte, film après film, de l'importance du cinéaste franco-suisse. On y apprend donc à voir mais aussi à penser le cinéma, puisque que toute l'oeuvre de Godard n'est qu'une vaste réflexion sur l'image, sur le cinématographe et sur ce qu'est la fiction.